FUMOLEAU Jean, Georges, François

Par Daniel Grason

Né le 22 octobre 1922 à Clichy-la-Garenne (Seine, Hauts-de-Seine), mort le 3 février 2017 à Argenteuil (Val-d’Oise)  ; lithographe puis cadre à la mairie d’Argenteuil ; membre des Jeunesses communistes de France puis du parti communiste ; interné ; déporté à Ravensbrück (Allemagne).

Fils de René, Augustin, Ernest, carreleur à Paris (XIXe arr.) et de Germaine, née Vincent, concierge qui effectuait des ménages, Jean Fumoleau était membre des Jeunesses communistes de France. Le 15 juillet 1941 l’arrestation vers 23 heures par deux gardiens de la paix habillés en bourgeois de Robert Dufaut, membre des Jeunesses communistes rue Balagny (Guy-Môquet) à Paris (XVIIe arr.), près de la porte Saint-Ouen allait entraîner plusieurs interpellations de jeunes communistes.
L’arrestation fut mouvementée, selon le rapport du commissariat des Epinettes, l’un des gardiens assailli par des jeunes tira en l’air pour se dégager. Le lendemain un rapport était transmis à la BS1 des Renseignements généraux. Les policiers interpellèrent Henri Gutierrez, Raymond Fiévet, Henri Breux et Georges Abbachi. Sur un carnet figurait les noms de Jean Fumoleau, Claude Perrin et d’un sympathisant Pierre Marmonnier.
Jean Fumoleau, dix-huit ans a été interpellé par deux inspecteurs de la BS1, le lendemain chez ses parents au cinquième étage d’un petit logement d’une pièce au cinquième étage du 26 rue Dulong (XVIIe arr.). Interrogé, il déclara qu’il exerçait la profession de lithographe chez Les lithographes associés au 65 rue Galande (Ve arr.), maison où il travaillait 50 heures par semaine. Du fait de la déclaration de guerre, l’entreprise ferma. Il travailla à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) au 1 avenue du Petit-Marly à La Cotonnière d’Argenteuil jusqu’en février 1940. Il travailla ensuite dans la métallurgie en tant que manœuvre à l’entreprise Matford à Asnières (Seine, Hauts-de-Seine).
Lors de son interrogatoire, il nia être membre des Jeunesses communistes, il connaissait effectivement Robert Dufaut pour l’avoir connu lors de son apprentissage à l’école professionnelle de la rue Saussure (XVIIe arr.). S’il « avait noté mon adresse sur son carnet, c’est parce qu’il m’avait connu à l’école ». Il reconnut avoir accepté de sa part des tracts édités par le Parti communiste intitulés « Sportifs de France ».
Incarcéré le jour même à la prison de La Santé à Paris (XIVe arr.), il comparut avec ses camarades le 26 septembre 1941 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris. Les juges retenaient comme charges, le fait qu’il avait reconnu avoir reçu de Dufaut un paquet d’une dizaine de tracts intitulés « Sportifs de France », tracts qualifié de caractère communiste. Jean Fumoleau ayant déclaré qu’il avait pris ces tracts « par curiosité de sportif ». Les juges s’étonnèrent qu’il en ait pris « au moins dix ». Il a été condamné à un an de prison et cent francs d’amende.
Incarcéré à La Santé, il était transféré le 30 septembre 1941 à Fresnes, puis le 4 novembre 1941 à Poissy jusqu’au 6 juin 1942. Dirigé à cette date au dépôt de la préfecture de police, il en sortit le 3 septembre 1942 pour Rouillé (Vienne), le 20 novembre 1943 il était dirigé sur Voves (Eure-et-Loir), puis Compiègne (Oise). Le 21 mai 1944 à Neuengamme, matricule 31858, le 26 mai 1944 à Watenstedt un camp de travailleurs civils situé près de Helmstedt où il arriva le 27 mai 1944, transféré à Ravensbrück, Jean Fumoleau a été libéré le 30 avril 1945. Plus de 40% des déportés de ce convoi étaient morts.
Germaine Fumoleau, mère de Jean témoigna devant la commission d’épuration de la police, elle relata l’arrestation de son fils (rapport du 4 juin 1945).
Rentré, Jean Fumoleau se maria le 19 janvier 1946 à Saint-Sauvant (Vienne) avec Simone Fernande Lombard.Il continua à militer au Parti communiste, et devint directeur des colonies de vacances d’Argenteuil, puis il fut cadre au service d’architecture de la même ville. Il témoigna sur les conditions d’internement, notamment à Rouillé (Vienne), du soutien moral apporté par une religieuse lorraine, sœur Cherrer. En 1943 les internés rendirent hommage aux fusillés de Châteaubriant et de Poitiers (Vienne). Le souvenir de Guy Môquet qui habita rue Baron marqua durablement les jeunes communistes du XVIIe arrondissement.
Jean Fumoleau a été homologué membre de la Résistance française (RIF) et Déporté, interné, résistant (RIF), il fut décoré de la Légion d’honneur. Il a été enterré le 20 février 2017 au cimetière parisien du Père Lachaise.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190084, notice FUMOLEAU Jean, Georges, François par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 mars 2017, dernière modification le 11 octobre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/7. – Arch. PPo. GB 57 BS1, BA 2057, 77W 3116. – Bureau Résistance GR 16 P 236934. – AFMD. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004 – Site internet Châteaubriant. — État civil.

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