AUZEL Renée [née LESUISSE Renée, Émilie]

Par Sabrina Belkassam, Jacques Girault

Née le 6 février 1905 à Épernay (Marne), morte le 13 août 1997 au Mesnil-Saint-Denis (Yvelines) ; professeure de dessin ; militante du SGEN.

Fille d’un vigneron, devenu gendarme puis officier dans le Génie, Renée Lesuisse reçut tous les sacrements catholiques. Après avoir effectué une scolarité dans les diverses villes d’affectation de son père, elle obtint le brevet supérieur à Amiens (Somme) et fut reçue au certificat d’aptitude à l’enseignement du dessin dans les lycées, collèges et écoles techniques professionnelles en 1929. Artiste-peintre, elle exposa à plusieurs reprises au Salon des Indépendants.

Renée Lesuisse vivait à Douai avec sa mère veuve. Elle se maria en septembre 1935 à Roanne avec un caissier de la Banque de France. Le couple eut deux garçons.
Elle enseigna successivement au collège de garçons de Péronne (Somme) en 1929, aux lycées de jeunes filles de Douai (Nord) en 1931, de Roanne (Loire) en 1936 où elle enseigna pendant toute la guerre. Elle collabora en 1935 à la préparation d’une exposition d’imagerie antique à Paris. L’inspecteur d’Académie indiquait qu’en 1941 elle faisait fabriquer des porte-cartes vendus au profit de l’œuvre du secours aux prisonniers. En octobre 1945, elle fut nommée au lycée Marcelin Berthelot de Saint-Maur (Seine/Val-de-Marne), puis elle enseigna à Paris aux lycées de jeunes filles Sophie Germain à Paris en 1947, puis Hélène Boucher, d’abord à l’annexe de la rue des Maraîchers en 1956, puis dans le bâtiment principal à partir de 1962 où elle prit sa retraite en 1970 comme professeur certifiée. Elle avait demandé en vain une mutation pour le lycée Camille Sée en 1950.

Adhérente au Syndicat général de l’Éducation nationale, Renée Auzel-Lesuisse fut élue en 1955 et réélue en 1961 membre suppléante de la commission administrative paritaire nationale des professeurs des enseignements artistiques et pratiques. Catholique pratiquante régulière, membre du Mouvement républicain populaire depuis sa fondation, passée au Centre des démocrates sociaux, elle participait à Montreuil aux activités des catholiques et, sur le plan parisien, à celles des intellectuels chrétiens. A la fin des années 1950, elle s’engagea dans les actions pour la défense des droits des femmes algériennes.

À Montreuil où elle habitait dans un pavillon, Renée Auzel luttait contre les communistes qui dirigeaient la municipalité, tout en appréciant certaines activités culturelles, notamment de l’association France-URSS. Elle prit part en 1947 sur la liste "républicaine d’action municipale pour la rénovation de Montreuil patronnée par Henri Frenay" comprenant des membres de la SFIO et du MRP qui obtint 5838 voix.

Elle poursuivait aussi une action artistique et fut l’auteur des 14 stations du chemin de croix de l’église d’Heudicourt (Somme), que la Direction régionale des Affaires culturelles inscrivit plus tard à l’inventaire des Monuments historiques.
Veuve depuis 1965, expropriée de son pavillon, elle quitta Montreuil pour Saint-Mandé et entra en maison de retraite en 1993.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190117, notice AUZEL Renée [née LESUISSE Renée, Émilie] par Sabrina Belkassam, Jacques Girault, version mise en ligne le 4 mars 2017, dernière modification le 20 septembre 2021.

Par Sabrina Belkassam, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. AJ/16/8894, F 17/17795, 30025/B.. — Arch. com. Montreuil. — Arch. IRHSES (CAPN). — Renseignements fournis par le fils de l’intéressé. — Notes d’Alain Dalançon et d’André Guerville.

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