BAZON Denise, Yvette

Par Jacques Girault

Née le 25 novembre 1906 à La Roche-sur-Yon (Vendée), morte le 16 juillet 1995 aux Sables d’Olonne (Vendée) ; institutrice puis directrice de centre de formation professionnelle ; militante syndicaliste de la CGT ; membre du Conseil de l’enseignement technique (1946).

Fille d’un employé au service vicinal, Denise Bazon entra à l’École normale d’institutrices de La Roche-sur-Yon en 1925. Mariée en août 1928 à La Roche-sur-Yon avec Jean Chapellier, elle divorça peu après. Institutrice en Vendée de 1928 à 1931, elle se remaria en mars 1938 à Paris (IIe arr.) avec Hervé, Léopold Ravailhe, inspecteur de l’enseignement primaire. Ils eurent un fils et divorcèrent en 1947.

À partir de 1931, elle exerça à Paris ou en banlieue (XVIIIe arrondissement en 1931-1933, XXe arrondissement en 1933-1934, Bobigny en 1934-1935, puis Xe, XIe et XVIIe arrondissements). Elle obtint en 1934-1935 à la Sorbonne des certificats d’études supérieures (psychologie, pédagogie, morale, sociologie).

Elle fut déclarée démissionnaire d’office le 12 avril 1943 et admise à la retraite puis fut réintégrée en septembre 1944 comme institutrice de la ville de Paris. En 1950, elle fit valoir ses droits et demanda "à obtenir la classe dans laquelle je devrais être à titre de réparations aux victimes de Vichy".

Elle dirigeait le centre d’apprentissage de Colombes (Seine/Hauts-de-Seine) depuis le 24 septembre 1945, avenue Ménélotte, devenu centre de formation professionnelle en janvier 1946, qui publiait un journal Entre nous.

Elle habitait Bois-Colombes (Seine/Hauts-de-Seine) à partir de juin 1948 et siégeait au conseil municipal de Colombes.

Militante du Syndicat national de l’enseignement technique, elle était membre du secrétariat en 1946, du bureau en 1947-1948, de la commission administrative nationale de 1950 à 1951 du SNET-CGT. Elle signa plusieurs articles dans Le Travailleur de l’enseignement technique entre 1946 et 1951. Désignée par son syndicat pour faire partie du jury du concours des professeurs techniques adjoints en 1946, elle fut élue suppléante au Conseil de l’Enseignement technique au titre des directeurs et directrices de centres d’apprentissage par 317 voix sur 560 votants en 1946.

Lors de la scission syndicale, elle milita pour que son syndicat reste à la CGT. Elle donna son accord avec la grève du 26 avril 1950 de protestation contre les compressions d’effectifs enseignants. Elle rencontra dès lors des difficultés avec les parents et avec les enseignants, notamment ceux qui avaient choisi de passer au syndicat de la CGT-FO. Une enquête fut ordonnée à la demande de quatre professeurs qui affirmaient avoir été empêchés de travailler par la directrice. L’inspection demanda des rapports à tous les membres du personnel et conclut, en juillet 1950, qu’elle devait être traduite devant le conseil de discipline académique. Parmi les réponses pourtant, des différences apparaissaient, notamment sur la question de savoir si la directrice avait convoqué la réunion syndicale avant la grève. L’accent était mis sur le manque de discipline dans l’établissement ; la directrice rétorquait que les réussites aux CAP étaient nombreuses. Quelques parents l’accusaient de se livrer à une propagande syndicale auprès des élèves. Aussi lors de la réunion du conseil académique, les membres se divisèrent-ils. Toutes les propositions de sanctions furent mises en minorité à l’exception du déplacement d’office (6 oui, 4 non). Bien que la proposition de mise à la disposition de son corps d’origine ait été repoussée (pour 5, contre 2, abstentions 3), un arrêté du 9 janvier 1951 mit fin à son détachement et la remit à la disposition du premier degré. La CGT protesta. Un recours fut instruit auprès du Conseil d’Etat qui annula l’arrêté, le 20 octobre 1961. Elle demanda alors sa réintégration dans le cadre des directrices de collèges d’enseignement technique. Une réponse lui parvint en avril 1963. Sa réintégration était refusée car elle n’avait pas demandé depuis 1950 « le renouvellement de votre détachement ».

Habitant le XVIIIe arrondissement de Paris, elle demanda sa retraite en 1963.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190121, notice BAZON Denise, Yvette par Jacques Girault, version mise en ligne le 4 mars 2017, dernière modification le 11 septembre 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat., F17/ 27567. — Presse syndicale. — Notes de Gérard Montant et de Julien Veyret.

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