BREUX Henri, Félix

Par Daniel Grason

Né le 29 août 1921 à Paris (IVe), mort le 30 janvier 2005 à La Mée-sur-Seine (Seine-et-Marne) ; militant de la Jeunesse communiste du XVIIe arrondissement de Paris ; manœuvre ; résistant ; interné ; déporté.

Fils naturel de Jeanne Doucet, paqueteuse, et de Félix Breux, Henri fut reconnu par son père et légitimé par le mariage de ses parents le 20 mars 1931 en mairie du XVIIe arrondissement. Il vivait dans une chambre d’hôtel au 14 rue Berzélius (XVIIe arr.). Il était manœuvre dans la métallurgie à l’usine Willème qui fabriquait des camions au 130 rue de Colombes à Nanterre (Seine, Hauts-de-Seine).
Le 15 juillet 1941 en soirée, Henri Breux en compagnie de Robert Dufaut distribuait des tracts dans la rue Balagny (Guy-Môquet) dans l’arrondissement, un appel à ne pas perdre espoir, le libelle était intitulé : « En avant pour notre victoire ! Extraits du discours prononcé le 3 juillet, par le camarade Staline, Président du comité d’État de la défense de l’URSS ». Tous deux glissaient le tract sous les portes d’entrées des immeubles et à de rares passants, probablement chacun s’activait d’un côté de la rue.
Par malchance Robert Dufaut tendit un tract à un passant qui était un gardien de la paix habillé en bourgeois, un deuxième l’accompagnait, ils se saisirent de lui. Des jeunes communistes en protection intervenaient, un policier sortit son arme et tira en l’air. Henri Breux et les jeunes communistes qui protégeaient les deux militants s’éclipsèrent.
Le lendemain, Henri était arrêté. Lors de son interrogatoire par des inspecteurs des Brigades spéciales, il affirma : « je n’ai distribué aucun tract ni imprimé quelconque […] Je n’ai pas assisté à l’arrestation de Dufaut, puisque j’étais rentré dans ma chambre d’hôtel ».
Emprisonné à la Santé, il comparut avec les autres jeunes communistes le 26 septembre 1941 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, les magistrats le condamnèrent à quinze mois de prison et cent francs d’amende pour « flagrant délit de distribution de tracts » en infraction au décret-loi du 26 septembre 1939.
Il fut interné dans différents lieux, le 21 mai 1944 il était dans le convoi de 2004 hommes qui partit de Compiègne à destination de Neuengamme (Allemagne). Henri Breux fut affecté au Kommando de travail de Brême Farge, où deux mille déportés travaillaient à l’édification de l’abri sous-marin « Valentin », puis le 13 avril 1945 au camp « mouroir » de Neuengamme, à Sandbostel, ancien camp de prisonniers de guerre Stalag X-B. Le camp a été libéré le 29 avril 1945 par l’armée Britannique, matricule 30500, Henri Breux avait survécu aux épreuves, la moitié des déportés de ce convoi étaient morts. Une épidémie de typhus fit 200 à 250 morts par jour.
Henri Breux a été homologué au titre de la Résistance intérieure et Déporté, interné et résistant.

Il s’était marié le 8 juin 1946 à Paris (Xe arr.) avec Germaine Obert, dont il divorça en juillet 1948 pour se remarier le 9 juillet 1949 dans le XVIIe arrondissement avec Georgette Ranque.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190174, notice BREUX Henri, Félix par Daniel Grason, version mise en ligne le 15 mars 2017, dernière modification le 11 octobre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/7. – Arch. PPo. GB 57 BS1, BA 2057. – Bureau Résistance GR 16 P 90050. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

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