CAUDRON Hélène, [née DUCASTEL Eugénie, Hélène, Albertine]

Par Jean-Jacques Doré

Née le 25 août 1893 à Petit-Quevilly (Seine-inférieure, Seine-Maritime), morte le 12 aout 1987 à Petit-Quevilly ; ouvrière du textile ; secrétaire du syndicat CGT du Textile du Petit-Quevilly (1936-1939), secrétaire ajointe de l’Union départementale de Seine-Inférieure (1946-1949 ; communiste, conseillère municipale puis adjointe au maire de Petit-Quevilly (1947-1977) ; membre du Conseil des prud’hommes de Rouen, déchue en 1941 ; militante de l’UFF.

Née au Petit-Quevilly (Seine-inférieure, Seine-Maritime), 87 rue Léon Malétra, fille d’un terrassier et d’une dévideuse, Hélène Ducastel devint ouvrière tisseuse dans les usines de Petit-Quevilly. Elle s’y maria le 31 janvier 1920 avec Albert Caudron, né à Rouen le 29 juin 1883, qui fut charpentier bois. A partir de 1929, le couple habita rue Thiers à Petit-Quevilly. Ils n’eurent pas d’enfant. Albert mourut le 12 juin 1941.

Hélène Ducastel, devenue Caudron devint rentreuse puis ouvrière tisseuse dans les usines de Petit-Quevilly. En 1931, elle travailla dans les établissements Roy frères. Dans les années 1930 elle fut membre du Comité des femmes contre la guerre et le fascisme, dont la présidente départementale était Henriette Dheilly.

Le 16 mars 1936, Hélène Caudron fut à l’origine de la fondation du syndicat CGT du Textile du Petit-Quevilly, élue secrétaire, elle était assistée d’Émilienne Delhôpital (secrétaire adjointe), de Suzanne Guiffard (trésorière) et de Madeleine Gaillard (trésorière adjointe). Très active lors des grèves du printemps 1936, elle fut appelée peu après à siéger au Conseil des prud’hommes de Rouen.

Réélue secrétaire de 1937 à 1939, très attachée à son organisation dirigée par des femmes, elle refusa plusieurs fois de devenir une section du syndicat général du Textile de Rouen dirigé par Eugène Prout.

D’après la police, en février 1940 « elle n’avait pas abdiqué de ses sympathies pour les théories communistes », et, « dans l’usine où elle travaillait », cherchait « à exploiter ce qui peu provoquer du mécontentement ». Pour n’avoir pas répudié publiquement et catégoriquement toute adhésion au parti communiste et toute participation interdite par le décret du 26 septembre 1939, elle fut déchue de son mandat de conseiller prud’homme par arrêté en date du 22 février 1941, en même temps que les autres conseillers prud’homme de Rouen : Paul Boufflet, Maurice Jeanne, Abel Poirson, Roger Sporry, et Georges Bourgeois ; de Darnétal : Fernand Campard, et Roger Bourgeois ; Elbeuf : Georges Mesnil ; du Havre : Oscar Laudéa, et Hervé Guyader ; de Fécamp : Suzanne Roze ; de Bolbec : Joseph-Hilaire Deneuve et Ernest Delcourt.

Sous l’Occupation, elle participa à la renaissance clandestine de la vie syndicale comme trésorière du syndicat du Textile de Rouen.

Dans le prolongement de son engagement dans le Comité des femmes contre la guerre et le fascisme, à la Libération elle participa à la création de l’UFF sur Petit-Quevilly avec Yvette Leveillard*, Denise Thieursin (mère de Michel Thieursin, futur maire d’Eslette en 1977). En 1953, elle fut la secrétaire adjointe de la section de la ville. Yvette Leveillard témoigna qu’Hélène Caudron sillonnait la ville à pied. Infatigable, elle prenait des nouvelles des familles afin de les aider pour un logement, pour l’accès aux soins, pour une aide scolaire, pour une place dans une colonie de vacances, etc.

En 1944, Hélène Caudron était l’une des secrétaire de l’Union départementale de Seine-Inférieure. Secrétaire de la section fédérale régionale CGT du Textile en 1946, membre de la Commission exécutive de la Fédération CGT et membre de la commission féminine, en mars elle participa au 26e congrès confédéral de la CGT. Le 27 janvier précédent, elle avait été réélue membre du Conseil des prud’hommes de Rouen, dans la section industrie, première catégorie des ouvriers, avec Mouchel Marguerite, autre candidate CGT. Elle fut réélue secrétaire adjointe de l’Union départementale de Seine-Inférieure à l’issue du congrès tenu à Rouen les 11 et 12 mai 1946. En 1948, elle était toujours membre du secrétariat de l’UD et du conseil fédéral du textile.

Le 25 octobre 1947, elle participa à la conférence constitutive du Comité local des amies de la Paix de Rouen, et fut désignée pour recevoir les inscriptions à ce comité, avec Germaine Chatel*.

En 1947, elle fut élue conseillère municipale de Petit-Quevilly (sans doute élue en 1947). À partir de 1953, elle fut adjointe au maire de Petit-Quevilly, le maire étant Martial Spinneweber. Elle fut en charge de l’action sociale. Lors des élections municipales de mars 1977, elle ne représenta pas afin de permettre la constitution d’une liste d’Union de la gauche PC/PS, mais elle s’engagea dans le comité de soutien. En 1959 au moins, elle était membre du Comité de section quevillaise du PCF, mais dans toutes les campagnes électorales postérieures à 1945, elle était annoncée dans mes réunions du le parti communistes dans les réunions, un peu partout dans le département, en binôme avec Célestin Dubois, ou Yvon bonnard, ou d’autres.

Elle mourut le 12 aout 1987 à Petit-Quevilly.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19018, notice CAUDRON Hélène, [née DUCASTEL Eugénie, Hélène, Albertine] par Jean-Jacques Doré, version mise en ligne le 27 septembre 2020, dernière modification le 16 juillet 2021.

Par Jean-Jacques Doré

SOURCES : S. Courtois, Thèse, op. cit., annexe n° 18. — Presse syndicale. — Notes de Slava Liszek. — Arch. Dép. de Seine-Maritime, cote 1M 313 ; 4 MP 62 — Arch. de l’Union Départementale CGT de Seine-inférieure (Seine-Maritime), liasse CGT 1936-1940, compte-rendu du congrès de l’UD 11-12 mai 1946. — L’Avenir Normand, 29 octobre 1937, 12 novembre 1944, 1er mai 1945, 28 janvier 1946, 26 mars 1946, 13 septembre 1947, 28 octobre 1947, 20 mai 1949. — Notes d’André Delestre, Michel Croguennec et Gilles Pichavant. — Archives municipales de Petit-Quevilly — État civil.

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