ARNAUD Georges, Étienne, Jules

Par Huguette Juniet, Eric Panthou

Né le 3 juin 1907 à Gerzat (Puy-de-Dôme), mort sous la torture déclarée le 25 juin 1944 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), dans la caserne allemande du 92e RI ; chef d’équipe dans l’industrie ; résistant au sein des Francs-tireurs et partisans (FTP).

Georges Arnaud
Georges Arnaud

Fils de Gilbert Arnaud, maréchal–ferrant et de Ernestine Guérin, sans profession, Georges Arnaud était marié avec Yvonne Souchayre et père d’un enfant Raymond né en 1932. Il habitait rue François Charrier à Gerzat et travaillait comme chef d’équipe aux Ateliers du Centre à Clermont-Ferrand (ACC) dans lesquels étaient réparés et rénovés les voitures de voyageurs de la SNCF. Dans son dossier de demande de la carte de CVR, son ex épouse indique "serrurier" comme profession.

Georges Arnaud rejoignit la résistance au sein des FTP, membre de la 1ère Compagnie de Clermont-Ferrand à partir du 12 mai 1943. Il était sédentaire au sein du détachement "Carnot", nommé chef de groupe au sein de la Compagnie Ferrier, avec le grade de sergent.

Suite à des dénonciations de traitres, une liste de noms de résistants gerzatois fut fournie au Sipo-SD de Clermont-Ferrand et une opération d’envergure, qu’on nommera la rafle de Gerzat fut mise en place. Le capitaine Ferrier du détachement FTP Carnot témoigna que "la Gestapo ayant eu vent du complot contre l’état major allemand d’Aulnat, une rafle monstre fut organisée".

Le 21 juin 1944, dès cinq heures du matin, la ville de Gerzat fut envahie par la Gestapo, la Milice et des soldats allemands de la Luftwaffe : 35 personnes dont Georges Arnaud furent arrêtées, internées à la prison militaire du 92 à Clermont-Ferrand, interrogées et torturées à la Villa René à Chamalières siège du Sipo-SD. Trente trois furent transférés dans des camps de concentration dont vingt huit ne reviendront pas.
Quant à Arnaud Georges, les coups de nerf de bœuf et le supplice de la balançoire lui furent fatales. Il décéda trois jours après son interrogatoire musclé à la prison militaire de Clermont-Ferrand et fut déclaré mort le 25 juin 1944. Son épouse et un autre document indiquent la date du 24 juin pour le décès.

Selon le témoignage de Vernières, agent français de la Gestapo, lors de son procès : un soir vers 22 heures, les tortionnaires gestapistes vinrent chercher son corps et « il fut transporté à Aulnat où il fut enterré dans un trou de bombe situé à 100 mètres environ en avant des 4 hangars adossés à la route de Pont-du-Château… ». Son fils Raymond affirme que le corps de son père n’a jamais été retrouvé.

Georges Arnaud a été reconnu résistant FTP-FFI pour la période allant du 12 mai 1943 au 21 juin 1944 ainsi que - Mort pour la France- le 19 mars 1947, et homologué Déporté interné résistant (DIR) le 22 décembre 1954 pour sa période d’internement du 21 au 25 juin 1944. Il fut homologué au grade de sergent FFI.
Le nom de Georges Arnaud figure sur le monument aux Morts de Gerzat, où une rue porte son nom ainsi que sur la stèle érigée à la mémoire des fusillés dans la cour d’Honneur des Ateliers Industriels de l’Aéronautique à Clermont-Ferrand s’ajoutant à la liste des nombreuses victimes de la barbarie nazie.
Son fils Raymond fut maire de Gerzat de 1971 à 1981.
Il a reçu à titre posthume la Carte de Combattant Volontaire de la Résistance en 1955.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190202, notice ARNAUD Georges, Étienne, Jules par Huguette Juniet, Eric Panthou, version mise en ligne le 6 mars 2017, dernière modification le 6 mars 2022.

Par Huguette Juniet, Eric Panthou

Georges Arnaud
Georges Arnaud

SOURCES : SHD 19 P 63/51. Liste nominative des membres de la formation 1ère Compagnie, Clermont-Ferrand du département du Puy-de-Dôme, FTPF. — AVCC Caen, AC 21 P 307149, dossier victime civile pour Georges Arnaud (nc). —Arch. Dép. Puy-de-Dôme, 908W21, 908W506, 902W376 .— Arch. dép. du Puy-de-Dôme : 2546 W 3244, dossier demande Carte Combattant volontaire de la résistance pour Georges Arnaud. — AVCC : AC 21 P 418993, dossier victime de guerre Georges Arnaud (nc). — Gilles Lévy, Francis Cordet, A Nous Auvergne ! , Presses de la Cité, 1981. — Gardons le Souvenir pour que plus jamais... Hors série Spécial-Cinquantenaire de la Libération de la ville de Gerzat, livret édité par la Municipalité, 1994. — Gilles Lévy, L’Auvergne des années noires 40-44 éditions de Borée, Clermont-Ferrand, 2000. — Témoignages de son fils Raymond en juin 2016.

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