PERRIAUD Roger, Pierre

Par Daniel Grason

Né le 1er décembre 1911 à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), mort le 13 juillet 1970 à Villeneuve-la-Guyard (Yonne) ; mouleur puis comptable ; syndicaliste CGT ; militant communiste de Renault à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine) ; déporté ; maire de Sainte-Geneviève-des-Bois (Seine-et-Oise, Essonne) (1959-1966).

Fils de Claude Perriaus, manoeuvre, et de Françoise Maillot, sans profession, Roger Perriaud obtint le CEP, il effectua son service militaire à Chalon-sur-Saône en 1932-1933. Marié à Suzanne, née Dubuis, dactylo, aide-comptable, sans enfant (qui était par ailleurs sans belle-soeur), le couple vivait dans un logement se composant d’une entrée, une cuisine, une salle à manger et une chambre à coucher au 4e étage du 126 rue Vieille-du-Temple à Paris (IIIe arr.). Il divorça en mars 1952 pour se remarier le 5 avril de la même année à Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) avec Louise Maria Pignol, militante communiste depuis 1934.
Mouleur, Roger Perriaud entra chez Renault le 16 juillet 1934, il adhéra et milita à la CGT. Après la déclaration de guerre, et sa mobilisation dans la Génie, il milita au Parti communiste clandestin. Á la fin mars 1942, sollicité pour organiser à temps plein « Les Comités Populaires », il accepta, quitta l’entreprise. Il eut des contacts avec des militants dans les entreprises.
Des policiers du commissariat de Boulogne-Billancourt l’interpellèrent le 7 juillet 1942, il ne portait aucun tract sur lui. La suite de l’enquête fut confiée aux Brigades spéciales, le domicile de Roger Perriaud fut perquisitionnée, les policiers saisirent dans un secrétaire des brochures : « Le manuel du Légionnaire », « Gabriel Péri », « Que veulent les communistes », plusieurs tracts « Union », « Comité Populaire Duvivier », « l’Unité », « Notre Journal », « Banc d’essai », « Le Moteur », « Le Réveil », « L’étincelle », « Le Réveil de la Madeleine », « L’action », « En avant pour nos cinq frs », « La carlingue », « Opel-Bauer », « Comité Populaire de la S.E.V. », « La Nouvelle », « En plein But », « Alerte, Alerte, métallo de la P.M. 10ème », « Le Comité Populaire », « Structure des C.P. », « L’Humanité », « Hotchkiss », « C.P. Simca », « Ericsson Colombes Allo », « Le Micro », « AVIA », « L’U.R.S.S. vaincra », « Le Royal Gueuleton des Kollaborateurs », « La Vie Ouvrière », « Vos enfants manquent de chaussures », « Non, non et non, les ouvriers n’iront pas en Allemagne », « N’oubliez pas vos frères d’Alsace et de Lorraine », « L’Aéro », « Comité Populaire Roux Combaluzier », « Au travail » et « Pétain tel qu’il est ».
Une trentaine de titres témoignaient de l’activité communiste dans les entreprises, principalement dans la banlieue ouest. Une dizaine de stencils vierges et une machine à écrire Uderwood furent saisies.
La femme de Roger Perriaud, Suzanne dactylo à l’Association des Ouvriers en Instruments de Précision au 14 rue Charles-Fourier à Paris (XIIIe arr.), reconnut qu’elle tapait les stencils depuis environ mai. Elle déclara qu’elle n’avait jamais été membre du Parti communiste, elle accepta « uniquement pour tenter de maintenir une harmonie supportable dans mon foyer », précisant « Il s’agissait en général de tracts divers portant sur des revendications, mais cependant j’ai compris qu’ils étaient à tendance communiste ».
Incarcéré, Roger Perriaud comparut le 19 février 1943 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, ils étaient quatorze dans le box dont les époux Perriaud. Roger Perriaud a été condamné à quatre ans de prison et mille deux cents francs d’amende. Quant à sa femme Suzanne, les magistrats estimèrent « que quelques soit, la vraisemblance des charges qui pèsent sur l’inculpée, il ne résulte pas la preuve certaine, qu’elle ait contrevenu à la Loi Pénale, la Cour l’a relaxée ».
Emprisonné, Roger Perriaud était le 12 mai 1944 dans le convoi de deux mille soixante-treize hommes qui quittait Compiègne à destination de Buchenwald, le plus important de tous les transports. Huit déportés s’évadèrent à Commercy (Meuse), deux furent tués par un SS, quatorze moururent lors du trajet, où à l’arrivée.
La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi, l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. Roger Perriaud matricule 51219, était parmi les mille cent trente-neuf survivants du convoi (55%). Il fut homologué comme membre de la Brigade française d’action libératrice.
Roger Perriaud a été homologué au titre de Déporté, interné et résistant et de la Résistance intérieure française.

Il fut maire communiste de Sainte-Geneviève-des-Bois de 1959 à 1966 et conseiller général. Le maire sortant était Albert Aubel, SFIO. Son successeur fut une femme, Geneviève Calpena.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190208, notice PERRIAUD Roger, Pierre par Daniel Grason, version mise en ligne le 23 mars 2017, dernière modification le 26 novembre 2021.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 105 BS2, BA 2056, KB 11. – Arch. Dép. Seine-et-Oise, 1104 W 72 (note de Nadia Ténine). — Bureau Résistance GR 16 P 468474. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. — État civil. — Renseignement communiqués par sa famille.

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