DELÉAM Fernand, Georges

Par Didier Bigorgne

Né le 8 mai 1915 à Le Thour (Ardennes), mort le 21 novembre 1996 à Evergnicourt (Aisne) ; instituteur ; résistant FTPF ; militant syndicaliste du SNI ; président de l’Institut coopératif de l’École moderne-Pédagogie Freinet (1970-1972) ; militant communiste, maire de Saint-Rémy-le-Petit (1959-1970).

Fils de Georges Deléam, garde champêtre, et d’Elise Gaillot, couturière, Fernand Deléam réussit le certificat d’études primaires, puis le brevet élémentaire. Il fut admis à l’École normale d’instituteurs de Charleville en 1932. Il débuta sa carrière d’instituteur en 1935 dans le village de Juzancourt où il enseigna jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 19 septembre 1936, à Banogne-Recouvrance, Fernand Deléam épousa Simone Lapointe, institutrice, qui lui donna deux enfants (un garçon et une fille).

Fernand Deléam, qui avait effectué son service militaire en 1936-1937 au 291e régiment d’infanterie, qu’il termina avec le grade de sergent, fut mobilisé en septembre 1939. Il combattit les Allemands avant d’être fait prisonnier le 18 juin 1940. Interné dans un Stalag, il parvint à s’évader le 29 janvier 1943.

De retour à Juzancourt, Fernand Deléam fut contacté par Miguel Sauvage, instituteur et responsable du Front national, pour organiser la résistance dans le sud des Ardennes. En mai 1944, il avait constitué la 5e compagnie FTPF qu’il commanda avec le grade de capitaine FFI. Celle-ci, qui regroupait environ deux cent cinquante hommes recrutés dans les villages, se spécialisa dans le sabotage nocturne des voies ferrées, afin qu’aucun wagon d’alcool parti de la sucrerie de Saint-Germainmont ne parvînt en Allemagne. À partir du 22 juillet 1944, les résistants FTPF du secteur sud des Ardennes passèrent à l’offensive contre les colonnes allemandes avec une telle efficacité que la région de l’Aisne était libérée à l’arrivée des troupes américaines, un mois plus tard.

À la Libération, Fernand Deléam militait au Parti communiste français. Il était aussi membre du comité départemental du Front national. Dans le même temps, son épouse qui l’avait accompagné dans la Résistance, siégea au comité directeur des Ardennes de l’Union des femmes françaises. Le 21 décembre 1944, Fernand Deléam fut nommé membre du conseil syndical de la section des Ardennes du Syndicat national des instituteurs ; il fit alors partie de la commission d’appréciation des services dans la Résistance. Le 19 novembre 1945 eurent lieu les premières élections syndicales depuis la fin de la guerre ; Fernand Deléam, qui exerçait alors à l’école primaire de Brienne-sur-Aisne, fut élu au conseil syndical et y siégea jusqu’au 7 octobre 1948.

Dans les années qui suivirent, Fernand Deléam enseigna à Châtelet-sur-Retourne, puis à Saint-Rémy-le-Petit. Adepte de l’École moderne française ou mouvement Freinet, il apporta sa collaboration à l’Institut coopératif de l’école moderne-pédagogie Freinet fondé en 1948. Il écrivit des articles dans sa revue La Bibliothèque du Travail ; dans le numéro du 20 septembre 1960, il livra notamment une étude intitulé « Monsieur le Maire en 1960 ».

Fernand Deléam avait été élu maire du village de Saint-Rémy-le-Petit le 20 mars 1959. Après un nouveau succès aux élections municipales des 14-21 mars 1965, il fut reconduit dans sa fonction qu’il remplit jusqu’à sa démission le 30 juin 1970. A cette date, il partit à Cannes (Alpes-Maritimes) pour assurer la présidence de l’Institut coopératif de l’Ecole moderne. Il occupa se poste du 1er octobre 1970 au 15 mai 1972.

À la retraite, Fernand Deléam se fixa dans le village d’Evergnicourt. Chevalier dans l’ordre des Palmes académiques et titulaire de la croix du combattant volontaire de la Résistance, il fut enterré civilement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190247, notice DELÉAM Fernand, Georges par Didier Bigorgne, version mise en ligne le 7 mars 2017, dernière modification le 5 novembre 2021.

Par Didier Bigorgne

SOURCES : Arch. Dép. Ardennes, 1M15 — Bulletin de la section ardennaise du Syndicat national des instituteurs, 1944 à 1948 — La Bibliothèque du Travail, 1970 à 1972 — Renseignements communiqués par l’épouse de l’intéressé et par la mairie de Saint-Rémy-le-Petit.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable