CAUMES Roland, Henri

Fils d’un cheminot originaire de Saint-Affrique, Roland (souvent écrit Rolland) Caumes reçut les premiers sacrements catholiques. Après avoir passé sa jeunesse chez sa grand-mère maternelle à Saint-Affrique et effectué des études secondaires à Bordeaux, il entra à l’École normale d’instituteurs de Rodez (Aveyron) en 1928. À partir d’octobre 1932, il exerça comme instituteur dans des communes aveyronnaises. Il effectua son service militaire dans l’artillerie à Fréjus (Var) d’avril 1934 à avril 1935. Sous le Front populaire, il fut nommé au cours complémentaire de Saint-Affrique pour enseigner le français et l’espagnol. Il était de gauche, proche des socialistes et des radicaux. Ses qualités de polémistes s’exprimaient dans ses articles dans le journal socialiste le Roc.

Mobilisé à la frontière italienne dans la région de Nice (Alpes-Maritimes), déplacé d’office, le 15 décembre 1940, à Brommat, il participa aux actions (liaisons, sabotages) de la Résistance dans le réseau (AS puis FFI) de Mur-de-Barrez,

Il se maria religieusement en septembre 1942 à Brommat avec une jeune femme de dix-huit ans. Leurs deux enfants reçurent les premiers sacrements catholiques.

Membre du Syndicat national des instituteurs, Roland Caumes retrouva son poste à Saint-Affrique à la Libération. Devenu maître de CEG (français-histoire-géographie), il prit sa retraite en 1967.

Exprimant son accord avec le programme du Comité national de la Résistance dans La Renaissance du Peuple, Roland Caumes fut candidat sur la liste communiste aux élections législatives dans l’Aveyron en 1945 et en 1947. Secrétaire de la section communiste, candidat au conseil général en 1949 dans le canton de Saint-Affrique, n’approuvant pas la décision du Parti communiste de maintenir sa candidature au deuxième tour, il s’était retiré, préférant inviter à voter pour le candidat radical, « qui avait refusé le programme minimum » plutôt que faire passer la droite. La fédération communiste avait prononcé son exclusion mais le comité central refusa de ratifier cette décision. Néanmoins, il refusa de reprendre sa carte tout en restant un actif sympathisant. Il avait refusé d’être présenté par le PCF aux élections législatives dans la circonscription de Millau en 1962. La fédération envisagea à nouveau sa candidature en 1967 mais le comité central du PCF refusa de ratifier cette proposition. Il fut le candidat du PCF aux élections cantonales en janvier 1980.

Militant de l’amicale laïque de Saint-Affrique, membre de la Ligue des droits de l’Homme, s’occupant de la bibliothèque pédagogique, redevenu membre du PCF, Caumes fut élu conseiller municipal de Saint-Affrique sur la liste d’« Union de la gauche et des démocrates » en 1977 dans la minorité comprenant à ses côtés six socialistes. Il rendait compte de son action dans le journal de la section communiste locale sous le titre « Le billet de l’élu ». Il ne se représenta pas en fin de mandat.

Le 22 décembre 2017, près de la place de la Résistance, l’esplanade à Saint-Affrique fut baptisée « esplanade Roland Caumes ». Henri Moizet, porte-parole du maire, rappela sa « haute idée du service public laïque » et sa volonté constante de « sauvegarder la mémoire de la Résistance ».

SOURCES : Arch. Nat., F7 15475 (27, dossier Cachin). — Arch. comité national du PCF. — Site Internet (Aveyron-Résistance). — Presse locale. — Renseignements fournis par la famille et par C. Charon.