RUINET René Louis Marcel

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 juin 1922 à Dijon, mort le 1er septembre 1944, à Dole (Jura), mécanicien ; résistant du groupe des Francs-tireurs et partisans (FTP) Gabriel Péri.

Marcel Ruinet était le fils de Louis Eugène Valentin, manœuvre et de Claire Suzanne Justice, domiciliés à Plombières-lès-Dijon (Côte-d’Or). Il se maria le 8 mai 1943 à Brazey-en-Plaine, avec Georgette Lucie Breuil dont il eut un garçon.

Marcel Ruinet s’engagea dans la Marine nationale à l’âge 18 ans. Après le sabordage de la flotte française à Toulon le 27 novembre 1942, il revint habiter chez sa mère à Brazey-en-Plaine (Côte-d’Or), où il trouva un emploi de mécanicien dans une fabrique de levure, la Fala.

Après son mariage il entra dans la Résistance et fut rapidement recherché par les autorités d’occupation. Il fut arrêté et emprisonné à Dijon, puis emmené en train pour l’Allemagne, il réussit à s’évader en sautant du convoi, près de Belfort. Il rejoignit Damparis (Jura), où il se réfugia chez un ami maquisard. Il entra dans les FFI (Forces françaises de l’intérieur) le 3 juillet 1944, puis le 10 août 1944 au groupe FTP "Gabriel Péri" qui s’était constitué dans le bois de la Bauche, près d’Abergement-la-Ronce (Jura), sous le commandement d’Henri Valade.

Le 31 août 1944, au retour d’une mission de ravitaillement à bord d’une camionnette appartenant et conduite par Roger Bride, Marcel Ruinet et ses camarades, Robert Beurdeley et Valentin Dauphin ne prirent pas l’itinéraire sécurisé qu’ils devaient emprunter et tombèrent dans une embuscade tendue par les Allemands au pont de Peseux (Jura). Les maquisards qui n’étaient pas armés ne purent se défendre et furent capturés puis conduits à la caserne Brack de Dole où ils furent torturés par les SS.

Le 11 septembre 1944, le garde forestier du bois des Ruppes, à Brevans, découvrit huit corps atrocement mutilés, dissimulés sous des branchages, ceux de Marcel Ruinet et ses camarades, celui de Pierre Bouthiaux et ceux de trois inconnus, sans doute des soldats russes évadés.

Les huit hommes avaient été battus et torturés à mort sauvagement et leurs corps ensanglantés jetés dans les broussailles quelques jours auparavant. Ils étaient probablement déjà morts lorsqu’ils furent sortis de la prison pour être emmenés à Brévans.
L’acte de décès de Marcel Ruinet le décrivait ainsi : « visage méconnaissable, paraissant âgé de vingt deux ans environ, taille approximative de un mètre soixante quinze centimètres, veste en drap bleu marin, pantalon toile grise claire, et chaussettes beiges ».
Marcel Ruinet est inhumé au cimetière de Brazey-en-Plaine (Côte-d’Or).

Il obtint la mention "Mort pour la France" le 13 février 1946 et le titre d’"Interné résistant" le 8 septembre 1953.

Il obtint à titre posthume, la croix de guerre avec palme accompagnée d’une citation à l’ordre du corps d’armée, et la Médaille de la Résistance.

Son nom figure sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative à l’intérieur de l’église et sur la plaque commémorative de la 1ère armée, à Brazey-en-Plaine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190422, notice RUINET René Louis Marcel par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 13 mars 2017, dernière modification le 24 juin 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Dossier DAVCC Caen.— Hommage à Marcel Ruinet Enfant du pays et résistant dans Journal Le Bien Public de Dijon du 28 août 2011.— Les martyrs du Bois des Ruppes par Christian Dauphin dans La feuille d’information Doubs et Jura n° 19 du 25 juin 2013.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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