PERRIN Claude, Henri

Par Daniel Grason

Né le 25 avril 1900 à Paris (XXe arr.), mort à une date inconnue ; dessinateur, artiste-peintre ; communiste ; déporté à Sachsenhausen (Allemagne) ; disparu.

Fils d’un couple de blanchisseurs Henry et Marie, Rosalie, née Hirsch, Claude Perrin vivait 32 rue Saint-Sauveur à Paris (IIe arr.), de la classe 1920, il fut exempté de service militaire. Il adhéra au Parti communiste dans l’élan du Front populaire en 1936, il y resta jusqu’à sa dissolution en septembre 1939. Il donna des cours de dessin au patronage laïc du XVIIe arrondissement, et fit connaissance avec Robert Dufaut qui n’ignorait pas son appartenance politique.
Ce dernier fut interpellé le 15 juillet 1941 vers 23 heures, par deux gardiens de la paix habillés en bourgeois rue Balagny (Guy-Môquet) à Paris (XVIIe arr.), près de la porte Saint-Ouen, alors qu’il glissait sous les portes d’immeubles et aux rares passants le tract « En avant pour notre victoire ! Extraits du discours prononcé le 3 juillet, par le camarade Staline, Président du comité d’État de la défense de l’URSS ». Son arrestation fut mouvementée, selon le rapport du commissariat des Epinettes, l’un des gardiens assailli par des jeunes tira en l’air pour se dégager. Tous prenaient la fuite sans dommage. Les policiers saisissaient sur lui un carnet de notes avec des noms et des adresses dont celle de Claude Perrin et cinq tracts « En avant pour notre victoire ».
Interpellé par des inspecteurs de la BS1, il déclara avoir appartenu au Parti communiste avant la dissolution. Les policiers saisissaient des recueils de chansons qu’ils qualifièrent de « révolutionnaires ». Il affirma avoir dit à Robert Dufaut : « quand on a 18 ans on ne fait pas de politique ». Interrogé celui-ci ne s’en souvenait pas.
Claude Perrin comparut le 26 septembre 1941 devant la Section spéciale de la Cour d’Appel de Paris, il fut condamné à un an de prison et cent francs d’amende pour infraction au décret du 26 septembre 1939. Il aurait selon l’accusation secondé Robert Dufaut qualifié par la Section spéciale de « responsable à la propagande du groupement des Jeunesses communistes du XVIIe arrondissement ».
Incarcéré à la Santé, Claude Perrin était le 24 janvier 1943 dans le convoi de 1466 hommes qui partaient de Compiègne à destination de Sachsenhausen (Allemagne). Le 21 avril 1945 le camp était évacué, les détenus 30 000 hommes et 5 000 femmes quittaient le camp par groupe de 400 détenus, 17 000 moururent dans les marches de la mort. Le 22 avril 19455 un détachement de la 47ème armée Soviétique arrivait au camp, 3 000 prisonniers dont 1 400 femmes, malades, affaiblis ou mourants étaient dans le camp. Matricule 59179, Claude Perrin a été porté disparus.
Louis Grosjean témoigna devant la commission d’épuration de la police, il déclara : « Mon beau-frère était artiste peintre, ce qui l’a amené à s’occuper de la Fédération de l’Enfance du Parti communiste, c’est à ce titre qu’il a été arrêté. »
« Je l’ai vu au cours d’une visite, lorsqu’il était incarcéré à la Santé, mais il ne m’a pas déclaré avoir été frappé lors de son passage dans les locaux des BS [Brigades spéciales]. »
La date de la mort de Claude Perrin ne figure pas sur son acte de naissance en mairie du XXe arrondissement.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190426, notice PERRIN Claude, Henri par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 mars 2017, dernière modification le 13 mars 2017.

Par Daniel Grason

SOURCES : AN Z/4/7. – Arch. PPo. GB57 BS1, BA 2057, 77W 3116. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – État civil V4E 10781.

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