DESOURTEAUX Geneviève, Lucienne

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Née le 8 juillet 1935 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane ; victime civile.

Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

Geneviève Desourteaux était la fille de Paul Julien Émile* (né le 15 janvier 1905, à Oradour-sur-Glane), et de son épouse Alice Irmine née Beau* (née le 27 mai 1904, à Oradour-sur-Glane), épiciers. Ses parents s’étaient mariés le 21 février 1926 à Limoges. Elle était la cadette d’une fratrie de trois enfants, Joseph André (né le 6 août 1925, à Limoges), Anne-Marie* (née le 26 avril 1932, à Oradour-sur-Glane). *
En 1930, ses parents reprirent l’épicerie-mercerie familiale dans le Bourg d’Oradour-sur-Glane.
Elle était la petite-fille de Jean François Émile Paul Desourteaux*, président de la Délégation spéciale nommée par Vichy et faisant office de maire et de son épouse Marie Hortense née Dutreix* et de Joseph Antoine Beau* ancien maire et de son épouse Anne née Teillet. Cousine de Georges* et Raymond* Thomas.
Son frère André, échappa également au massacre, absent pour le travail à la poste de Limoges. Son oncle Jean Hubert échappa au massacre, ayant pu se cacher à l’arrivé des Allemands.
« Chez les Desourteaux, c’était Alice, belle et souriante, qui servait les clients à la boutique, et Paul Émile qui se chargeait des ventes dans les hameaux. »
« Desourteaux était un nom connu à Oradour. Des deux côtés de sa famille, des parents avaient été maires du bourg. La rue principale portait le nom de son arrière grand-père, Émile Desourteaux (…) son fils Paul lui succéda et fut maire jusqu’en 1919, date à laquelle il fut battu par le grand-père maternel et socialiste, Joseph Beau. »
« Le 9 juin la veille du massacre, j’étais de repos, donc j’étais à Oradour. Je suis parti le soir, pour coucher à Limoges et pour reprendre mon servie à 5H du matin. (…) Le train d’Oradour n’est pas rentré. J’ai mis mon vélo dans le train et je descendu à Saint-Victurnien, puis je suis parti à vélo. (…) Ce n’est qu’en arrivant à hauteur de la Villa Lavérine, c’est là que je me suis aperçu que l’église avait brûlé. Alors, je suis descendu, j’ai traversé le bourg, je me suis arrêté devant chez moi, mes parents habitaient à côté de l’école des filles, dans le centre du bourg, je me souviens avoir regardé ma maison qui était complètement brûlée. J’ai repris mon vélo, je suis monté jusqu’en haut du bourg, c’est là que j’ai rencontré le premier habitant M. Machefer. (…) Des habitant ont commencé à arriver et certains m’ont dit, Marcel Darthout est chez sa tante à la Fauvette, il a été blessé. (…) je retrouvais le frère de Marcel, Aimé Darthout, nous sommes allés dans les granges, où les gens avaient été tué. »

« M. le Docteur Desourteaux père, président de la Délégation spéciale, est soudain interpellé par un officier : "Vous allez, lui dit-il brutalement, me désigner trente otages." Le maire, très dignement, répliqua qu’il lui était impossible d’accéder à cette demande. Il fut conduit à la mairie où il resta quelques instants, puis revint vers le lieu du rassemblement où on l’a entendu dire à l’officier allemand qu’il se désignait lui-même et que s’il fallait d’autres otages, on n’avait qu’à arrêter sa famille. »
Elle fut victime du massacre perpétré par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich et brûlée dans l’église avec sa mère, sa sœur, sa grand-mère, ses cousins et l’ensemble des femmes et des enfants d’Oradour-sur-Glane. Les corps de ses cousins Georges et Raymond Thomas furent identifiés. Son père, son grand-père maternel, ses oncles furent mitraillés puis brûlés dans l’une des six granges dans lesquelles les hommes furent massacrés. Son grand-père paternel fut mitraillé puis brûlé dans la grange Denis dans laquelle des hommes furent massacrés, son corps fut identifié.
Geneviève Desourteaux obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945.
Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane.
Voir Oradour-sur-Glane

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190429, notice DESOURTEAUX Geneviève, Lucienne par Dominique Tantin, Isabel Val Viga, version mise en ligne le 13 mars 2017, dernière modification le 7 décembre 2019.

Par Dominique Tantin, Isabel Val Viga

Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
Épicerie Desourteaux, Oradour-sur-Glane
crédit : Isabel Val Viga

SOURCES : Liste des victimes, Centre de la Mémoire d’Oradour-sur-Glane. — Guy Pauchou, Dr Pierre Masfrand, Oradour-sur-Glane, vision d’épouvante, Limoges, Lavauzelle, 1967, liste des victimes, pp. 138-194. — Mémorial GenWeb. — Archives État civil de la Haute-Vienne, actes de naissances, mariages, décès, recensements. —Extrait du témoignage d’André Désourteaux recueilli par le centre de mémoire. — Sarah Farmer, « Oradour 10 juin 1944 », extrait interview André Desourteaux, par Marc Wilmart, 17 mars 1988 et Michel Follin le 8 juin 1988, à Oradour, éditions Tempus (p138-139). — Marielle Larriaga, Oradour-sur-Glane,10 juin 1944, éditions des traboules (p14).

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