Né à Issoudun (Indre) le 14 février 1828 ; artisan horloger ; démocrate socialiste condamné à l’internement suite au coup d’Etat de décembre 1851 ; exilé en Suisse
Militant démocrate à Issoudun depuis les débuts de la Seconde République, Jean Blin fut arrêté, avec son père Guillaume, dans les jours qui suivirent le coup d’Etat du 2 décembre 1851 et emprisonné à Châteauroux. Libéré sans procès quelques semaines plus tard, son dossier d’instruction donnait les précisions suivantes : « Horloger, travaillant chez M. Debrou horloger à Paris, où il a été placé par l’intermédiaire de Charles Lagrange, représentant socialiste prononcé mais peu dangereux ». Les relations entre Lagrange, député parisien expulsé de France le 2 janvier 1852, et la famille Blin s’étaient vraisemblablement nouées dans la Solidarité Républicaine, « société secrète » très présente à Issoudun.
Jugé peu dangereux, Jean Blin fut pourtant de nouveau arrêté en mars 1852 et condamné à une résidence forcée à Brest. Le 30 mars 1852, il s’y trouvait sur le ponton « La Guerrière » avec Bohn Nicolas et Brillaud Etienne.
Gracié et de retour à Issoudun l’année suivante, il jugea plus prudent de partir en Suisse où il acquit une certaine aisance comme horloger au Locle, ce qui lui permit d’aider financièrement James Guillaume en 1870. En 1882, avec la loi d’indemnisation, Jean Blin perçut une rente annuelle de 600 Francs. Il était alors toujours domicilié en Suisse.
Sources : Arch. Dép. du Finistère, série 1 Z 19. – Arch. Dép. Cher 2U233. – L’Echo des Marchés octobre 1882. – B. Moreau, Marianne bâillonnée, 2002. – James Guillaume, L’Internationale, documents et souvenirs, tome II p. 85. - Notes collectives de G. M. Thomas et de J-L Labbé.