BLOND Paul

Par Jean-Luc Labbé et Louis Botella

Ouvrier du cuir (corroyeur), syndicaliste CGT et élu socialiste USR puis PSU d’Issoudun (Indre) de 1896 à 1908

Né le 24 janvier 1870 à Issoudun, domicilié rue de Rome puis 13 rue du Puits à Coignet, fils du vigneron Nicolas Blond et d’Hélène Macé, sans profession, Paul Blond fut de 1896 à 1908 un militant syndical et un élu socialiste révolutionnaire très en vue à Issoudun.
Trésorier du syndicat des cuirs et peaux en 1896, il siégea au bureau syndical sans interruption jusqu’en 1904, date à laquelle il devint secrétaire jusqu’en 1908 ou 1909. En septembre 1900, il participa avec Paul Meunier au congrès à Paris de la Fédération CGT des cuirs et peaux. Lors de ce congrès Paul Blond intervint pour dire que « si tous les syndiqués étaient d’accord avec le principe de la grève générale », peu en comprenait la faisabilité …
Il était l’un des quatre Délégués ouvriers qui négocièrent avec les patrons pendant la grève de 1904, grève commencée à la mi-juillet pour se terminer peu avant Noël avec une augmentation des salaires. Cette grève de quatre mois, avec la venue de dirigeants nationaux de la fédération CGT, déboucha aussi sur la reconnaissance du syndicat au sens où les patrons durent accepter qu’une délégation fut considérée représentative de la quarantaine d’ateliers en grève. Ce mouvement social se conclut également par l’inauguration de la Bourse du travail d’Issoudun, dont la date avait été initialement prévue à la mi-juillet mais qui fut donc repoussée à Noël 1904.
En 1897, il avait été l’un des membres fondateurs de l’Union des syndicats d’Issoudun et membre de la commission de contrôle de la Caisse de solidarité contre le chômage. En 1904, il devint membre du bureau de la Bourse du Travail, lorsque celle-ci fut créée en 1904, au titre du syndicat des cuirs et peaux. Il fit l’objet d’une notice individuelle de police en 1907 pour avoir été « membre du bureau formé à l’occasion d’une réunion publique antimilitariste au théâtre le 29 avril 1906 ».
Parallèlement à ses activités syndicales, Paul Blond fut élu conseiller municipal socialiste de 1896 à 1900 sur la liste du député-maire Jacques Dufour. Militant du Parti Ouvrier Français, il refusa en 1900 d’être sur la liste conduite par Bonjour-Perrochon et sur laquelle figuraient majoritairement des socialistes autonomes, dont Paul Meunier, le secrétaire du syndicat des mégissiers. Paul Blond fut réélu conseiller municipal en 1904 quand Jacques Dufour regagna la Mairie. Membre de l’Union Socialiste Révolutionnaire (Union des guédistes et des vaillantistes), il rejoignit le Parti Socialiste Unifié à partir de 1905. Il ne figurait pas sur la liste socialiste de Dufour, qui sera battu, aux élections municipales de 1908.
Jusqu’en 1908, il était membre du bureau de la Bourse du travail quoique fréquemment excusé aux réunions. Au-delà de cette date, les sources ne font plus fait mention de Paul Blond à des postes de responsabilités. En 1920, il n’était pas adhérent du syndicat des cuirs et peaux. Pendant toute cette période 1900-1920 les relevés syndicaux faisaient mention d’un Blond Ernest, probablement le cousin de Paul Blond.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190570, notice BLOND Paul par Jean-Luc Labbé et Louis Botella, version mise en ligne le 16 mars 2017, dernière modification le 16 mars 2017.

Par Jean-Luc Labbé et Louis Botella

SOURCES : Arch. Dép. Indre, relevés des bureaux syndicaux (M 6562, 66612 et 6644), séries électorales et journaux socialistes. – Congrès de la fédération CGT des cuirs et peaux, Arch. Dép. de la Seine-Saint-Denis, cote 48 J. – Etat civil.

Attention : cette notice vient en substitution d’une notice existante

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