BLONDEAU Louis, Clément

Par Jean-Luc Labbé

Né à Issoudun (Indre) le 26 avril 1808 et mort en 1867 à Vierzon (Cher) ; percepteur des contributions directes ; militant démocrate-socialiste issoldunois pendant la seconde République ; arrêté en décembre 1851 et condamné en février 1852.

Né dans une famille d’artisans drapiers et parcheminiers d’Issoudun, Louis Blondeau était dès 1830, selon son dossier d’instruction judiciaire de 1852, un militant de la Société des Droits de l’Homme. De la même génération que Jean-Baptiste Lumet, Louis Blondeau avait 22 ans lors de l’émeute des vignerons issoldunois de 1830.
Nommé percepteur des contributions directes à Nohant-en-Gracay (Cher), il se maria dans cette ville le 3 avril 1837 avec Marie-Madeleine Mondin, domicilié chez son père (greffier de justice) mais elle aussi née à Issoudun. Ce couple eut un enfant né le 27 août 1840 (voir Blondeau Louis) à Nohant-en-Gracay.
De retour à Issoudun (Indre) au début de la Seconde République, alors qu’il avait la quarantaine et un enfant, il était percepteur et greffier de justice de paix, responsabilités que lui avait confiées le nouveau pouvoir républicain en 1848.
Il fut établi qu’il participait régulièrement à des réunions avec les chefs républicains Nadaud, Dussoubs et Marc Dufraisse. Il était donc sous surveillance policière dès 1849. Emprisonné à Châteauroux au lendemain du coup d’Etat du 2 décembre 1851, Louis-Clément Blondeau fut condamné en janvier 1852 à une mesure d’internement en France, peine commuée en assignation à résidence en mars 1852 à Brives (Dordogne) où il se rendit avant de s’exiler volontairement en Belgique puis en Angleterre. Gracié en février 1853, revint-il à Issoudun ? Louis Blondeau décéda à Vierzon en 1867.
Suite à la loi d’indemnisation de 1882, sa femme Madeleine (née Mondain) alors domiciliée à Selles-sur-Cher (Loir-et-Cher) reçut une rente annuelle de 300 Francs.
Louis-Clément Blondeau était donc le père de Louis Blondeau qui, entre 1894 et 1899, alors qu’il était conseiller municipal de Paris, vint aider les premières organisations syndicales et socialistes dans le département de l’Indre. On notera également qu’il existait à Issoudun en 1880 une librairie tenue par Gaston Blondeau, où était en vente la brochure « Une promenade autour d’Issoudun » du maire Lecherbonnier, maire d’Issoudun révoqué en 1877 et remplacé par une commission nommée par le Préfet (L’Ordre Républicain du 7 avril 1880).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190572, notice BLONDEAU Louis, Clément par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 16 mars 2017, dernière modification le 21 mai 2020.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Cher, 2U233. – Moreau B. Marianne bâillonnée, 2002. – L’Echo des Marchés octobre 1882. – Etat civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable