NIVOIX Jean, Mathurin

Célibataire, Jean Nivoix était le fils d’Henri Camille Nivoix et de Marie Louise Thomazic, journalière à Saint-Thuriau.

Il fut arrêté le 6 juin 1944 près de La Ville-Neuve en Saint-Thuriau avec Jean Deloffre par des soldats géorgiens qui patrouillaient dans le secteur à la recherche de déserteurs. Les deux hommes, qui étaient porteurs d’armes, furent détenus à Pontivy jusqu’au 11 juin1944 puis transférés à la prison de Port-Louis.

L’acte de décès numéro 25 dressé en mairie de Port-Louis le 11 juillet 1946 déclare que le corps de Jean Nivoix a été retrouvé dans les décombres du stand de tir de la citadelle de Port-Louis le 18 mai 1945, qu’il a d’abord été enregistré comme celui d’un inconnu et qu’il n’a été identifié que le 29 juin 1946.

L’appartenance de Jean Nivoix et de Jean Deloffre à la Résistance n’ a pu être établie formellement malgré les enquêtes diligentées à ce sujet. Les rapports font état de graves accusations. Il en ressort que Jean Nivoix et Jean Deloffre faisaient partie d’un petit groupe, dit « groupe Louisette », suspecté d’avoir attaqué deux fermes de Saint-Thuriau le 4 juin 1944. Dans les jours qui suivirent leur arrestation, plusieurs personnes furent arrêtées à leur tour dans le secteur de Saint-Thuriau, parmi lesquelles se trouvait Théophile Le Strat, chef de section FFI, qui avait refusé de les intégrer à sa section, et qui fut déporté à Neuengamme le 15 juillet 1944 (déporté rentré). Les deux hommes furent soupçonnés d’avoir donné des noms, d’autant qu’ils avaient été vus dans des véhicules allemands au moment des arrestations. La découverte par les Allemands le 10 juin 1944 dans le cimetière de Saint-Thuriau d’une cache d’armes à laquelle Jean Deloffre avait participé renforça les soupçons.

Les habitants de Saint-Thuriau se sont opposés à l’inscription des noms de Jean Nivoix et de Jean Deloffre sur le monument aux morts de la commune. La mention « Mort pour la France » apposée sur leur acte de décès en 1947 a été radiée en 1952.

Le nom de Jean Nivoix est inscrit sur le mur du Mémorial des fusillés de la citadelle de Port-Louis.