Par Michelle Destour
Né le 16 avril 1903 à Champdieu (Loire) ; massacré abattu le 3 févier 1944 à Saint-Christo-en-Jarez (Loire) ; monteur-tuyauteur.
Henri Poyet était marié, père de famille et domicilié à la Bachasse à La Grand-Croix (Loire).
Le 3 février 1944, des résistants du groupe Buckmaster-Ange du Service Operationnal Executive (SOE), Antoine Borayon, son frère Émile et Ado Raymond, étaient à l’Hôtel Guyot à Saint-Christo-en-Jarez dans l’attente d’une information de la radio de Londres. Le message « Ses dents font des castagnettes » devait leur confirmer un parachutage d’armes et de munitions prévu le 5 février à Saint-Joseph (Loire).
Le patron Antoine Guyot un ami du groupe Ange, entre autres services, prêtait sa voiture, une B14 Citroën, pour des missions. Dans la salle de l’hôtel, quelques clients, dont un agent d’assurances René Hendrikx s’en allèrent à la fermeture des portes. Vers 23 heures, les agents de la Gestapo encerclèrent l’établissement et le prirent d’assaut. Les trois résistants éveillés tirèrent sur leurs agresseurs et tentèrent de s’enfuir par les toits. Antoine Guyot fut abattu par les Allemands d’une rafale de mitraillette tout comme Henry Poyet, son seul pensionnaire. Les trois résistants s’échappèrent par le grenier de l’immeuble, gagnèrent rapidement les champs et ne furent pas rattrapés. Furieux de cet échec, les Allemands incendièrent l’hôtel laissant derrière eux cendres et désolation. Le 5 février 1944, le parachutage prévu à Saint-Joseph était réceptionné sans encombre.
Le 8 août 1945, l’agent d’assurances présent à Saint-Christo-en-Jarez, accusé d’être un agent de la Gestapo, fut jugé et condamné par la Cour de Justice de Saint-Etienne (Loire) à la détention à perpétuité.
Le corps d’Henri Poyet fut identifié par son patron Michel Bonnand qui attesta du caractère professionnel de sa mission à Saint-Christo. Henri Poyet obtint la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur les Monuments aux Morts de Saint-Christo-en-Jarez, de La Grand-Croix et sur la plaque commémorative du réseau Ange à Gumières (Loire).
Par Michelle Destour
SOURCES : Steiner Jean-Michel, « Épuration et mémoire(s) de la seconde guerre mondiale. » in Le Résistant de la Loire, n°159-160, 1er semestre 2011.— Michelle Destour, « Rive-de-Gier 1939-1945 : une ville ouvrière dans la guerre », Ed. Sutton 2013.— État civil.