Par Jean-Luc Labbé
Militant socialiste blanquiste à Issoudun (Indre) de 1882 à 1887, coopérateur et mutuelliste.
En avril 1882 à Issoudun fut créée La Solidarité, société de secours mutuels, par des militants socialistes blanquistes. Eugène Brochet-Longuet en devint le secrétaire alors que Jacques Dufour prenait la présidence. Le vigneron Louis Cousin complétait le bureau en tant que trésorier.
En octobre 1882, Brochet-Longuet fut élu membre du conseil d’administration, secrétaire et trésorier lors de la création de l’Issoldunoise, « association collective d’alimentation et de consommation », association qui rassemblait également les militants socialistes d’inspiration blanquiste. Brochet-Longuet devint directeur adjoint de ce commerce associatif dont le directeur était Jean-Baptiste Fénon
Eugène Brochet participa également à la création, en décembre 1883, dans son quartier des Capucins, de la « Ligue démocratique pour la revendication des franchises communales », ligue organisée par les militants blanquistes pour construire l’autonomie socialiste vis-à-vis des républicains modérés et radicaux. L’assemblée générale de son quartier avait rassemblé 112 votants parmi lesquels A. Brochet recueillit 72 voix.
Une dernière mention de l’activité politique de Brochet fut soulignée par L’Echo des Marchés du Centre le 22 décembre 1887. Alors que la mairie venait de créer avec l’Union locale des syndicats un Comité des ouvriers sans travail, « le citoyen Brochet, ancien bras droit du révolutionnaire Fénon, est à une table et inscrit vignerons, journaliers et ouvriers de tous les corps d’Etat ». Le journal précisait que 500 personnes s’étaient inscrites ce jour-là : la mairie avait annoncé qu’elle réserverait les travaux municipaux à ce comité de chômeurs et que, par ailleurs, elle subventionnerait l’Union syndicale pour créer une « Caisse de secours contre le chômage ». Eugène Brochet agissait-il alors en tant que syndicaliste ou employé municipal ? Il ne fut jamais élu au conseil municipal (ni même candidat) et aucune mention de son nom, sous réserve d’inventaire, n’apparait au-delà de 1887.
Par Jean-Luc Labbé
SOURCES : Arch. Dép. Indre. – L’Eclaireur du Berry, décembre 1883. – L’Echo des Marchés, 22 décembre 1887.