ROCHELLE Jules

Par Daniel Heudré

Né le 24 mai 1898 à Fougères (Ille-et-Vilaine), guillotiné par condamnation le 21 septembre 1943 à Munich Stadelheim (Allemagne) ; agriculteur ; résistant CDLL.

Jules Rochelle naquit le 24 mai 1898 à Fougères. Son engagement en Résistance se confondit avec le groupe Gallais, du nom de son responsable René Gallais, guide au château de Fougères. Ce groupe a surpris par sa spontanéité et son apparition précoce. Au mois d’août 1940, juste après la Débâcle, René Gallais engagea sa famille (Andrée, son épouse et Huguette, sa fille), ses amis du quartier de Saint-Sulpice et de quelques communes rurales. Récupération, entretien et dissimulation des armes abandonnées dans les forêts voisines furent la priorité des missions du groupe. L’appel du 18 juin 1940 trouva un écho très fort auprès de ces premiers résistants. L’urgence fut aussi de faciliter le passage des jeunes en zone « libre » et en Angleterre. Enfin la transmission de renseignements sur les armées allemandes et leurs déplacements fut d’une grande utilité. Le groupe se rattacha au réseau CDLL (Ceux de la Libération).
Jules Rochelle et tous les membres du groupe René Gallais furent trahis par un jeune couple d’autonomistes bretons, René-Yves Hervé et Mathilde Le Gall, hébergés chez une tante, au 12 rue de la Pinterie à Fougères. Le couple, membre de l’Abwehr (service de renseignements de l’armée allemande), se faisait passer pour des membres de l’Intelligence Service et réussit à gagner la confiance de la famille Gallais pour infiltrer le groupe. Plus de 50 personnes furent arrêtées (opération Porto), le 9 octobre 1941 et conduites à l’Hôtel des Voyageurs, déjà réquisitionné par les Allemands, pour être soumis aux premiers interrogatoires. Elles furent aussitôt transférées à la prison d’Angers par autocars. 41 personnes furent relâchées à partir du 26 octobre. Les autres restèrent à la maison d’Arrêt avant d’être conduites dans des prisons parisiennes, vers la mi-novembre. Le 18 décembre 1941, elles étaient 14 à être déportées vers Augsburg (Bavière), dans l’attente d’être jugées. Le jugement n’aura lieu que le 23 février 1943, après une détention de 14 mois.
Le jeune Joseph Brindeau mourut des suites d’une tuberculose, le 30 mars 1942 ; le gendarme Jagu fut libéré, faute de preuves, le 5 avril 1943. Douze furent condamnés à mort, les femmes seront graciées, ainsi que Marcel Lebastard envoyé aux travaux forcés. Les hommes, au nombre du huit, furent transférés à la prison Stadelheim de Munich, le 9 septembre 1943.
Le 21 septembre 1943, Jules Rochelle fut guillotiné, à 17h21. Ses camarades furent exécutés dans la demi-heure, René Gallais était le premier à mourir. Jules Rochelle avait 45 ans.
Monument des victimes du groupe René Gallais, cimetière de Fougères.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190853, notice ROCHELLE Jules par Daniel Heudré, version mise en ligne le 25 mars 2017, dernière modification le 21 avril 2022.

Par Daniel Heudré

SOURCES : ADIV, Rennes, 167 J 25, 6 ETP 2/56. — Mémoire de Guerre Bretagne. — Kristian Hamon, Les Agents du Reich en Bretagne, 2011, Skol Vreizh. — Revue Entre Everre et Minette, n° 11 Années 39/45.

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