LORENTE PARDO Nuria

Par Michel Thébault

Née le 28 septembre 1935 à Barcelone (Espagne), massacrée le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) ; victime civile.

Née à Barcelone où ses parents tenaient une petite épicerie rue Rosillón, elle était la fille d’Antonia Pardo Guirao et de Francisco Lorente Prior, tous deux originaires de la province de Murcie. Elle était leur deuxième enfant, un garçon Francisco étant né en 1933.
Son père s’étant activement engagé dans le camp républicain, la famille de Nuria subit les vicissitudes des républicains espagnols : la fuite vers la France lors de l’effondrement du camp républicain fin janvier – début février 1939, puis le départ vers le Limousin où la famille fut accueillie. Son père Francisco ayant été affecté comme chauffeur au GTE (groupement de travailleurs étrangers) 643 à côté d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), Nuria et sa famille vinrent s’installer à Oradour. Elle fut de toute évidence scolarisée à l’école communale d’Oradour.
Nuria Lorente Pardo fut victime du massacre commis par les SS du 1er bataillon du 4e régiment Der Führer de la 2e SS-Panzerdivision Das Reich à Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944. Ecolière à l’école primaire d’Oradour, elle fut sans doute, avec tous les enfants des écoles, conduite en compagnie des instituteurs dans l’église où ils furent enfermés vers 15h, avec toutes les femmes et les enfants du village. Vers 16h, les soldats y introduisirent un engin explosif. Celui-ci dégagea une fumée asphyxiante, puis des SS pénétrèrent dans l’édifice et mitraillèrent femmes et enfants, jetèrent des grenades puis incendièrent l’église. Nuria périt ainsi dans l’église avec les autres femmes et enfants d’Oradour, parmi lesquels se trouvait sa mère Antonia Pardo Lorente . Son père Francisco Lorente Prior absent ce jour-là d’Oradour (travaillant au GTE proche) échappa au massacre mais perdit dans celui-ci son épouse, sa fille, sa belle-sœur et son beau-frère ainsi que ses trois neveu et nièces. Brisé par la douleur, il s’exila après la guerre en Argentine.
Nuria Lorente Pardo obtint la mention « Mort pour la France » par jugement du tribunal de Rochechouart du 10 juillet 1945. Son nom figure sur le monument commémoratif des martyrs du 10 juin 1944 ainsi que sur deux plaques installées au cimetière d’Oradour-sur-Glane après la guerre, la première ayant été apposée très tôt par la Junta Espagnole de Libération au nom de la République espagnole.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190864, notice LORENTE PARDO Nuria par Michel Thébault, version mise en ligne le 25 mars 2017, dernière modification le 17 avril 2017.

Par Michel Thébault

SOURCES : Éva Léger, Thèse de doctorat L’exil républicain espagnol en Limousin. Cartographie des mémoires, des identités et des appartenances Université Paris Ouest Nanterre La Défense, Paris, 2014 — Jean Philippe Heurtin Limousin, Histoire de l’immigration aux XIXe et XXe siècles Revue Hommes et migrations 2009 n°1278 — Eva Léger La présence de réfugiés espagnols dans la commune d’Oradour-sur-Glane, conférence du 26 avril 2014 publiée dans les actes du Colloque de l’Ateneo du Limousin en 2014 — stèle pour les exilés espagnols à Oradour-sur-Glane — mémorial genweb.

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