MERLE Jean, Marie, Louis

Par François Honoré, Jacques Pulh

Né le 11 août 1944 au Puy-en-Velay (Haute-Loire), mort le 24 avril 2005 à Talant (Côte-d’Or) ; professeur d’histoire géographie, puis inspecteur des affaires sociales ; secrétaire général de l’Union départementale CFDT de Côte-d’Or (avril 1984-décembre 1991) ; conseiller municipal de Talant.

Le père de Jean Merle, qui portait le même prénom que lui, fut employé à la SNCF et termina sa carrière comme chargé des relations clientèle à la gare de Perrache à Lyon (Rhône). Il fut syndiqué à la CFTC puis, en 1964, à la CFDT. Sa mère, Jeanne, Alice Delolme (appelée Alice), sans profession, resta au foyer. Jean Merle fut le deuxième enfant d’une fratrie de sept dont deux filles. Deux de ses frères et sœurs moururent à l’âge de sept mois et deux ans. Ses parents, habitèrent d’abord dans l’Ile Barbe à Lyon (IXe arr.) puis dans le Ve à partir de 1954. Chrétiens et pratiquants réguliers, ils furent des militants associatifs impliqués dans la gestion de l’école catholique Sainte-Thérèse et dans les colonies de vacances.

Jean Merle suivit sa scolarité à l’école primaire de la Sainte-Famille à Caluire-et-Cuire (Rhône) et à Sainte-Thérèse à Sainte-Foy (Rhône). Il entra en sixième en 1956 au petit séminaire de Saint-Jean à Lyon, dont il sortit en 1962 après la première partie du bac. Il passa son bac de philosophie au lycée Ampère de Lyon en 1963, s’inscrivit à la faculté des lettres et de sciences humaines à Lyon, obtint une licence d’histoire puis une maîtrise. En 1968, il militait à l’UNEF.

Tout en poursuivant ses études, il enseigna quelques heures par semaine, l’histoire et la géographie dans une école privée de Châteauneuf-de-Galaure (Drôme) de 1966 à 1968. Il fit, sans conviction, son service militaire à Mülheim (située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie) de septembre 1969 à septembre 1970. Au retour du service militaire, il fut maître-auxiliaire jusqu’en juin 1971 à Lyon, puis il intégra l’Éducation nationale dans l’Académie de Grenoble et enseigna comme professeur d’enseignement général l’histoire et la géographie, les travaux manuels et le sport à Voiron (Isère) puis à Saint-Sorlin (Drôme).

En 1975 après avoir passé le concours d’inspecteur des affaires sociales, il fut affecté à la direction régionale de la Sécurité sociale (DRSS) à Dijon et devint en 1976 secrétaire de la section syndicale CFDT. Du 29 mai au 2 juin 1978 se tenait à Lyon le congrès de fusion des syndicats CFDT des DDASS et des DRSS au sein du syndicat national des directions des affaires sanitaires et sociales (SYNDASS). Jean Merle en fut un des principaux animateurs. Malgré une résolution du congrès décidant l’affiliation du syndicat à la fédération Santé-CFDT, les instances confédérales de la CFDT décidèrent son rattachement à la fédération CFDT-INTERCO. Détaché de l’administration centrale, Jean Merle continua de représenter lors des négociations le SACAS, syndicat national de l’administration centrale. Le syndicat étant affilié à la fédération INTERCO, Jean Merle adhéra au syndicat INTERCO 21-CFDT et assura avec Maguy Moreaux l’intérim du poste de secrétaire du syndicat de 1982 à 1984 en remplacement de Christian Vassard, affilié à la DDASS et chargé de mettre en place la Mission locale de l’agglomération dijonnaise.

Succédant à Arlette Hervé, il fut élu, au congrès qui se tenait à Auxonne (Côte-d’Or), secrétaire général de l’union départementale CFDT de mars 1984 à 1991 et resta membre du bureau de l’UD jusqu’en décembre 2000. Il fut candidat au poste de secrétaire général de l’Union régionale interprofessionnelle CFDT au congrès de Chalon sur Saône (Saône-et-Loire) de 1997, en remplacement de Jacques Montandon, mais fut battu par Ali Mohamed, originaire du syndicat santé sociaux CFDT de Dijon et secrétaire de l’Union professionnelle régionale santé sociaux CFDT. Depuis 1991 et avant que la maladie ne le contraigne d’arrêter, il assura la conduite de l’action juridique de la CFDT en Côte-d’Or. Homme de dossier, redouté et respecté par la défense adverse, il défendit et gagna nombre de dossiers devant différentes juridictions principalement celle des prud’hommes.

Il s’était marié à Lyon le 5 juin 1971 avec Marie-Josèphe Comby, née le 18 mars 1942 à Lyon. Ils eurent ensemble deux enfants mais en élevèrent trois, l’aînée étant de Marie-Josèphe. Cette dernière fut ingénieur chimiste à Grenoble (Isère) et Valence (Drôme) de 1965 à 1975 puis fut au chômage de 1975 à 1987. De 1987 à 2002, date à laquelle elle prit sa retraite, elle fut gestionnaire du centre dentaire mutualiste de Dijon. Elle était adhérente CFDT. Depuis 1979, elle faisait partie de l’équipe d’animation de la MJC de Talant, bien que la municipalité opérât une coupure drastique dans les subventions. Le couple s’établit de 1975 à 1977 à Dijon puis occupa un appartement à Talant (Côte-d’Or) jusqu’en 1991 avant d’acquérir un pavillon au sein de la société civile coopérative des Ponts-de-Talant, crée par Jean Rossigneux. Cette société avait pour but de permettre l’accès au logement pour tous mais aussi la construction de logements alliant ouverture vers l’extérieur et vie collective au centre des bâtiments. Ainsi la gestion collective, notamment d’une salle de réunion et de matériel partagé, fut mise en place.

Jean et Marie-Josèphe Merle furent adhérents à la FCPE de 1975 à 1984. À Talant, les adhérents décidèrent de n’avoir qu’une seule section pour toutes les écoles. Jean Merle la présida de 1979 à 1984. À la rentrée de 1979, la FCPE fit le constat que 120 enfants de la commune n’étaient pas inscrits faute de postes d’enseignants suffisants. La FCPE décida d’organiser des classes sauvages à l’école Elsa Triolet dans des classes aménagées par la mairie de Talant. En janvier 1980, à la suite de la création de postes par l’éducation nationale, deux classes furent créées dans cette même école. Jean Merle fit partie également des parents d’élèves du lycée Montchapet de Dijon.

Fortement impliqué dans le milieu associatif, il fut également membre de l’ADEROC (Association de défense contre la rocade Nord-Ouest) crée en 1977 pour s’opposer au passage d’une autoroute contournant Dijon dans une zone fortement urbanisée, à proximité immédiate des habitations, à travers des sites naturels, sur les communes de Plombières, Talant, Daix, Fontaine, Ahuy.

Jean Merle avait adhéré au Parti socialiste en 1983. Il fut membre de l’association « l’Union de Talant » venant en soutien aux élus de gauches, minoritaires au sein du conseil municipal. En 2001, l’association prit le nom de « Vivre Talant ». Jean Merle en devint le président jusqu‘en 2005. Il conduisit la liste de l’union de la gauche aux municipales de 2001 à Talant et fut élu conseiller municipal sur la liste d’opposition. À ce titre, il fut chef de file du groupe des élus de « Vivre à Talant » jusqu’à son décès.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190940, notice MERLE Jean, Marie, Louis par François Honoré, Jacques Pulh, version mise en ligne le 28 mars 2017, dernière modification le 14 décembre 2021.

Par François Honoré, Jacques Pulh

SOURCES : Archives CFDT Bourgogne. — Archives fédérales CFDT. — Rencontres avec Marie-Josèphe Merle. — Rencontre avec Jean-Pierre Virely, avril 2016. — Le Bien public, 27 avril 2005. — Association bourguignonne des Amis du Maitron.

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