THIÉBAUT Alfred, Émile

Par Daniel Grason

Né le 18 octobre 1920 à Sedan (Ardennes), exécuté le 21 août 1944 au château de Vincennes, à Paris XIIème arr. (Seine) ; épicier, militaire, gardien de la paix ; résistant FFI.

Fils de Florent Thébaut, tourneur sur métaux, et de Marguerite Leurquin, ménagère, Alfred Thiébaut alla à l’école à l’âge de six ans, titulaire du CEP, il fut reçu à l’examen d’entrée de l’école supérieure. La mort de son père interrompit sa scolarité, il entra en apprentissage dans une épicerie jusqu’à dix-huit ans. Il s’engagea dans l’armée fut affecté au 6e Régiment de dragon à Vincennes, il suivit des cours de radiotélégraphiste, puis de radiotéléphonie. Démobilisé le 17 septembre 1940, il avait accompli vingt-et-un mois de service militaire, dont un an en temps de guerre. Il reprit son métier d’épicier. Il écrivit aussitôt au Préfet de police sollicitant un emploi de gardien de la paix. Il indiquait qu’il avait sa mère, un frère et sa sœur à sa charge. Une réponse positive lui parvint deux ans plus tard.
Il débuta le 16 septembre 1942, écrivit son autobiographie cinq jours après. Il soulignait que l’armée « l’avait toujours attiré dès [son] jeune âge et je voulais en faire ma carrière. […] Il fallait poser des lignes téléphoniques sous le bombardement, je fus volontaire car le danger pour moi n’est rien ».
Son entrée dans la police avait pour motivation de « servir loyalement mon drapeau ». Il souhaitait devenir inspecteur « car j’aime le danger et ça me ferais plaisir énormément. Mais pour cela il faut travailler car on arrive au but en aimant son métier, en sachant servir et, savoir surtout (que beaucoup de Français ignoraient) obéir ».
Alfred Thiébaut habitait 124 boulevard de Strasbourg à Nogent-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne). Après une année de formation à l’école des gardiens de la paix pendant laquelle il donna satisfaction, il a été affecté au commissariat du XIIe arrondissement. Il exprima le souhait d’être au service TSF ou de devenir inspecteur.
Le 20 août 1944, il participa à une mission rue de Bercy, capturé par des soldats allemands il a été emmené au château de Vincennes où il fut exécuté. Son corps a été retrouvé dans une fosse commune. Les Allemands exécutèrent trente-quatre personnes dont quatorze gardiens de la paix, et jetèrent les corps dans trois fosses communes. Émile son frère reconnut son corps le 22 août 1944. L’inhumation d’Alfred Thiébaut se déroula le 31 août dans un carré spécial du cimetière nouveau de Vincennes. Il a été homologué F.F.I. et décoré de la médaille de la résistance par décret du 15 octobre 1945, parution au JO du 19 octobre 1945.
Le nom d’Alfred Thiébaut a été gravé sur la plaque commémorative du XIIe arrondissement : « 19-24 août 1944. A la mémoire des Gardiens de la Paix du 12e arr. morts pour la Libération de Paris », sur la stèle du château de Vincennes, sur la liste des policiers parisiens morts pendant la Seconde Guerre mondiale au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190942, notice THIÉBAUT Alfred, Émile par Daniel Grason, version mise en ligne le 13 avril 2017, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 36 (notes de Christian Chevandier). – SHD, Vincennes, Bureau Résistance GR 16 P 568163. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Mémoire des hommes. — Site internet GenWeb. — État civil.

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