PRADEILLES François, Marius

Par André Balent

Né le 30 octobre 1906 à Chadenet (Lozère), mort à Fontès (Hérault) le 21 août 1944 ; gendarme ; rallié au maquis AS Bir Hakeim ; tué à l’issue d’un engagement avec les Allemands.

François Pradeilles, un Lozérien, était le fils de François, déjà décédé en 1944, et de Marie Pommier domiciliée à cette date à Lanuéjols (Lozère), près de Mende. Il était marié avec Alphonsine, Jeanne Bonhomme. Il était gendarme à Sète (Hérault). En effet, le 18 août 1944, le maquis Bir Hakeim dont le quartier général était à Mourèze (Hérault) fut renforcé par cent-vingt gendarmes environ, provenant des brigades héraultaises de Sète, Clermont-l’Hérault, Mèze, Montagnac, Paulhan et du peloton motorisé de Sète. Ils furent répartis entre les deux compagnies de Bir Hakeim cantonnées respectivement à Mourèze et au Rocher des Vierges (commune de Saint-Saturnin-de-Lucian, Hérault).
Bir Hakeim dut, à partir du 20 août, lutter contre les colonnes allemandes (Marschengruppen) qui, après le débarquement allié en Provence le 15 août 1944, faisaient mouvement vers la vallée du Rhône afin d’éviter un encerclement dans le sud-ouest de la France. Le 17 août, Bir Hakeim avait reçu aussi le renfort d’un groupe de Britanniques du SOE (Special Operations Executive) commandé par le major Andrew Croft. Parmi eux, le capitaine Peter Fowler.
François Rouan alias "Montaigne", troisième chef du maquis Bir Hakeim depuis le 4 août, et Croft avaient décidé attaquer les colonnes allemandes de la 11e Panzer qui circulaient sur les routes nationales 9 et 109 en organisant une embuscade à quatre kilomètres de Gignac. Le 21 août, François Pradeilles accompagné par Fowler et Maurice Lebaron autre gendarme rallié au maquis Bir Hakeim avait été chargés d’une mission de reconnaissance afin d’évaluer les positions des Allemands. Circulant tous trois sur un side-car, sur la route départementales 174 entre Adissan et Fontès, ils tombèrent sur un fort détachement allemand qui se déplaçait dans la direction opposée. Ils furent tous trois tués après un combat inégal. Blessés, les trois hommes essayèrent malgré tout de s’échapper dans les vignes. Un gendarme et Fowler furent abattus d’une balle dans la tête. L’autre gendarme fut achevé à coups de crosse. Nous ignorons comment périt Pradeilles. L’acte de décès dressé d’après la déclaration de Jean Aliquot, propriétaire à Fontès âgé de cinquante-huit ans, "chef des FFI du secteur".
Un monument, à Fontès, sur la route d’Adissan, commémore sa mort ainsi que celle des gendarmes Lebaron et Pradeilles. Il y a l’inscription suivante :
« To the captain Fowler of the British Army gloriously killed for the Rigth and Freedom
August 21th 1944
À la mémoire des gendarmes Pradeilles François et Lebaron Maurice glorieusement tombés pour la patrie et la liberté dans un combat inégal contre les forces allemandes le 21 août 1944 »
Le nom du gendarme François Pradeilles (orthographié « Pradelles », sans prénom) figure sur le mémorial du maquis Bir Hakeim à Mourèze (Hérault) où sont gravés les noms de ses membres morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944. Il figure aussi sur le monument aux morts de Chadenet (Lozère) et sur la plaque commémorative des gendarmes de l’Hérault morts pendant les deux guerres mondiales. Il fut déclaré mort pour la France.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article190975, notice PRADEILLES François, Marius par André Balent, version mise en ligne le 30 mars 2017, dernière modification le 19 septembre 2018.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Fontès, acte de décès de François Pradeilles. — Colonel Andrew Croft, « De Mourèze à Montpellier » in Jean-Claude Richard (dir.) Les Libérations d’août 1944, Le Caylar, Arts et traditions rurales, 2014, pp. 103-113. — René Maruéjol et Aimé Vielzeuf, Le maquis « Bir Hakeim », nouvelle édition revue et augmentée, Genève, Édition de la Crémille, 1972, 251 p. [p. 10, pp. 183-184]. — Jean-Claude Richard, « Le passage des colonnes allemandes dans l’Hérault (20-26 août 1944 » in Jean-Claude Richard (dir.), Les Libérations d’août 1944, Le Caylar, Arts et traditions rurales, 2014, pp. 144-164 [p. 152]. — Site MemorialGenWeb consulté le 28 mars 2017 et le 3 mai 2017.

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