GIROUD Oronce, Alphonse, Pierre

Par Daniel Grason

Né le 13 avril 1911 à Saint-Pierre d’Allevard arrondissement de Grenoble (Isère), exécuté le 21 août 1944 à Thiais (Seine, Val-de-Marne) ; tourneur sur métaux, militaire, gardien de la paix ; membre d’Honneur de la Police ; F.F.I.

Oronce Giroud.
Oronce Giroud.

Fils d’Alphonse, Jean, ajusteur et de Jeanne, Marguerite née David, cultivatrice, Oronce Giroud alla à l’école primaire, obtint le CEP à l’âge de treize ans, il fit une année d’études complémentaires. Il débuta dans la vie active comme aide-maçon, entra à l’usine des Forges et Hauts-fourneaux d’Allevard apprit puis exerça le métier de tourneur sur métaux.
Il devança l’appel, puis s’engagea, Oronce Giroud fut incorporé le 15 octobre 1930 au 23e Régiment d’infanterie coloniale comme engagé volontaire par devancement d’appel, puis au 15e Régiment de tirailleurs Sénégalais à Philippeville en Algérie. En juin 1933, affecté au Maroc, il prit part aux opérations militaires de l’Atlas de juillet à octobre 1933. Muté à Fès en juin 1934 il participa à des travaux sur les pistes du moyen Atlas de juin à août 1934. Á la fin septembre le bataillon rejoignit la garnison de Constantine (Algérie). Il fut plusieurs fois puni en raison de négligences dans l’exercice de ses fonctions. Il ne fut ni blessé ni cité ni décoré. Caporal-chef, nommé au grade de sergent au 1er janvier 1936. Démobilisé, la Sûreté départementale de Constantine lui délivra un Certificat d’aptitudes spéciales qui lui permettait de solliciter un emploi réservé de gardien de la paix.
Il vint à Paris, habita 13 rue Jules-César (XIIe arr.). Reçu à l’examen, il débuta le 1er juillet 1936, il suivit une année de formation à la compagnie école. Dans sa biographie écrite le 5 juillet, il fit part de ses motivations « J’ai demandé à exercer les fonctions de gardien de la paix, parce-que je n’avais pas eu l’avancement souhaité dans la Coloniale et pour ne pas perdre le bénéfice le bénéfice de mes cinq ans de service militaire ».
« J’ai choisi cet emploi parce qu’il me plaisait par-dessus tout. Emploi où il faut du sérieux et de la bonne tenue et que je m’appliquerai à exercer à la sa satisfaction de mes Chefs ».
Après sa formation il a été affecté a au commissariat de Levallois-Perret (Seine, Hauts-de-Seine). Il était de service dans la nuit du 8 au 9 octobre 1940 avec un collègue, les deux gardiens de la paix avaient comme consigne de surveiller particulièrement l’affichage et la distribution de tracts communistes. Ils appréhendèrent André Montagne rue du Président-Wilson qui glissait des tracts sous les portes d’entrées, suite à cette arrestation Germain Feyssaguet et Aimé Doisy étaient interpellés à leurs domiciles par des inspecteurs des Renseignements généraux Tous les trois ont été internés administrativement pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 qui interdisait l’activité du Parti communiste. Ils furent déportés dans le convoi du 6 juillet 1942 à destination d’Auschwitz, ils y moururent.
En 1941 et 1942 il exprima le souhait d’accéder aux grades supérieurs. Il était apprécié comme un « Gardien très moyen, soucieux de ne pas être puni, mais dont l’activité est pratiquement nulle. Ne fait pas preuve d’assez d’activité pour espérer un grade supérieur ». Des postes s’étant libérés, il passa avec succès un examen de détaché permanent au service des recherches. Faisant fonction d’inspecteur, il fut affecté au commissariat de Montreuil-sous-Bois (Seine, Seine-Saint-Denis). Il donna satisfaction , en 1943, il était apprécié par le commissaire comme « Actif et dévoué », noté « 13 – 16 – 11 ».
Oronce Giroud connaissait l’existence d’un dépôt d’armes au fort de Verrière. Avec quatre autres collègues, dans la nuit du 20 au 21 août 1944 il se porta volontaire pour récupérer l’armement. Tous étaient à bord d’une camionnette, au carrefour de la Croix de Berny vers 7 heures 45, des soldats allemands formaient un barrage. Les cinq résistants furent exécutés par les allemands à la Belle-Épine à Thiais (Seine, Val-de-Marne). Le commissaire de Choisy-le-Roi informa son collègue de Montreuil-sous-Bois le 23 août.
Oronce Giroud a été homologué au titre de la Résistance intérieure française, F.F.I et interné résistant. Les noms d’Oronce Giroud, Yves Maurice Labia, Jean Louis Le Coz, René Nadar et René Roth ont été gravés sur la plaque commémorative posée au commissariat de Montreuil-sous-Bois, sur la stèle du cimetière de Thiais, et sur la liste des policiers morts pour la Libération de Paris au Musée de la police 4, rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.).
Le 7 août 1937 il avait épousé Irène, Camille Martin-Morel, coiffeuse, en mairie de Saint-Pierre d’Allevard. Le couple demeurait 14 rue de Lamblardie à Paris (XIIe arr.). Ils avaient trois enfants Marie (7 mois), Daniel (deux ans), et Michel (quatre ans).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191010, notice GIROUD Oronce, Alphonse, Pierre par Daniel Grason , version mise en ligne le 31 mars 2017, dernière modification le 19 septembre 2018.

Par Daniel Grason

Oronce Giroud.
Oronce Giroud.

SOURCES : Arch. PPo. KC 16. – SHD, Caen AC 21 P 193296. – Bureau Résistance GR 16 P 258833. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. de Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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