CHARDAT Victor [CHARDAT Paul, Victor]

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

Né le 26 juin 1901 à Manot (Charente), mort le 4 décembre 1990 à Ruffec (Charente) ; professeur ; militant syndicaliste du SNES, secrétaire de la section départementale FEN de Charente.

Victor Chardat était le seul fils et le second enfant de de Jeanne Coudecher et de Jean Chardat (1868-1947). Ce dernier était exploitant forestier et négociant en bois et vins à Manot, un gros village de la Charente limousine sur la rive gauche de la Vienne près de Confolens. Il était très impliqué dans la modernisation de l’agriculture (chevalier du Mérite agricole en 1914 puis officier en 1929, chevalier de la Légion d’honneur en 1936) et fut maire de Manot pendant plus de trois décennies, à partir de 1912, et conseiller d’arrondissement radical-socialiste de 1922 à 1940. Il hébergea dans la mairie, en 1939, des réfugiés espagnols.

Victor Chardat, orphelin de sa mère décédée le 27 avril 1906, fut donc élevé par son père qui le poussa à faire des études secondaires au collège voisin de Confolens. Bachelier en 1919, il poursuivit ses études à la faculté des sciences de Poitiers (Vienne), où il obtint trois certificats généraux (mathématiques, physique, chimie).
Exempté du service militaire, il commença à enseigner la physique et les sciences naturelles au collège de Poligny (Jura) en janvier 1924, puis l’année suivante, fut nommé à l’école primaire supérieure de Saint-Yrieix (Haute-Vienne). Il fut muté au collège de Civray (Vienne) en 1926, puis au collège de Châtellerault (Vienne) en 1927, année où il obtint un diplôme d’études supérieures.

Il se maria alors le 18 septembre 1926 dans sa commune natale, avec Jeanne Castex, sans profession, avec laquelle il eut deux filles, dont Hélène, née en 1932, qui devint institutrice et épousa en 1953 Pierre Vermeulin.

Victor Chardat rejoignit le collège classique de Moissac (Tarn-et-Garonne), dans la région d’où était originaire son épouse, à la rentrée d’octobre 1931. Après un long congé de maladie, il ne put obtenir une nomination à Oloron-Sainte-Marie (Basses-Pyrénées/Atlantique) et resta à Moissac. Il modernisa le laboratoire « quasiment inexistant » (rapport de l’inspecteur d’académie en 1934) et enseignait aussi à l’école d’agriculture d’hiver à partir de 1934.

Après le décès de son épouse en 1938 à la suite d’une leucémie, sa belle-mère vint habiter avec lui et ses deux filles. Pour se rapprocher de sa famille charentaise, il demanda un poste au lycée d’Angoulême (Charente) à partir de 1941 mais sans succès. Bien implanté à Moissac, en l’absence du principal en congé de maladie, lors de la brusque occupation du collège par les troupes allemandes en 1943-1944, il sut trouver en deux jours de nouveaux locaux.

Ce n’est qu’en octobre 1946, qu’il obtint sa mutation sur un poste de physique-chimie au lycée de garçons Guez-de-Balzac d’Angoulême. Il venait de se remarier au mois d’août précédent avec une directrice de l’école d’application à Angoulême, veuve elle aussi d’un de ses cousins, et mère d’un enfant.

Militant du Syndicat national de l’enseignement secondaire après la guerre, il était, dans les années 1950 le secrétaire de la section de la Charente de la Fédération de l’Éducation nationale. Il militait également au parti socialiste SFIO et resta toujours d’opinion socialiste.

Surnommé par ses élèves « papa », il demeura au lycée Guez-de-Balzac jusqu’à sa retraite en 1962, tandis que son épouse était retraitée depuis 1954. Ils résidaient alors 108, rue de Montmoreau à Angoulême.

Il fut inhumé dans sa commune de naissance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191014, notice CHARDAT Victor [CHARDAT Paul, Victor] par Alain Dalançon, Jacques Girault, version mise en ligne le 31 mars 2017, dernière modification le 13 décembre 2021.

Par Alain Dalançon, Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F17/27942. — Arch. mun. Angoulême (A-M Ferrier). — Arch. FEN (L. Frajerman). – Arch. IRHSES : L’Université syndicaliste, L’Enseignement public, annuaires de l’Éducation nationale.— JO lois et décrets, 10 décembre 1929, 3 janvier 1936. — La Charente libre, 4 octobre 2014. — Renseignements fournis par M. Martrenchard. — Renseignements fournis à A. Dalançon et témoignage de sa fille Hélène, épouse Vermeulin, « Être conteur aujourd’hui », 31 mars 2017.

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