LETAILLEUR Louis

Par François Romon

Né le 24 janvier 1912 à Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais), exécuté sommairement le 11 mai 1945 en Allemagne dans un transport d’évacuation depuis Buchenwald ; sergent au 8ème Régiment du Génie (8ème RG) ; Groupement des contrôles radioélectriques (GCR) ; réseau Pourpre du BCRA de la France libre.

Fils de Louis Auguste Letailleur et de Berthe Lévêque, Louis Letailleur épousa le 26 juillet 1941, Mauricette Laplace, à Argenton-sur-Creuse (Indre).
Mobilisé en septembre 1939 comme sergent au 8ème Régiment du Génie (8ème RG), Compagnie Radio 101, Louis Letailleur a combattu en Hollande, en Belgique et dans la Somme. Il fut démobilisé en Dordogne puis embauché, le 10 octobre 1940, comme chef de poste radio, au Groupement des contrôles radioélectriques (GCR), à Argenton-sur-Creuse, où il participa aux activités secrètes de résistance qui y furent conduites par le commandant Labat et le capitaine Romon, tous deux Morts pour la France.
Le 15 novembre 1943, Louis Letailleur démissionna du GCR pour s’engager comme opérateur radiotélégraphiste dans le réseau BCRAM/Pourpre des FFL, sous le matricule RXB 2.
Le 30 avril 1944, Louis Letailleur était en pleine activité de communication radio avec Londres, dans une chambre de Montluçon (Allier), depuis 6 heures du matin, lorsqu’à 11 heures – il en était à son 11ème message – la Gestapo, qui avait cerné l’immeuble, fit irruption dans la chambre : il était pris.
Louis Letailleur fut détenu pendant deux jours à Montluçon où il subit interrogatoire sur interrogatoire, sans qu’un mot ne sortit de ses lèvres. Les Allemands le dirigèrent alors vers la prison de Moulins (« La Mal-Coiffée »), où il resta détenu jusqu’au 26 août. Il fut alors été déporté, sans jugement, à Buchenwald, matricule 104.861, puis à Dora le 9 septembre 1944, matricule 85.209.
Quinze jours avant l’arrivée des Américains, Louis Letailleur fut incorporé dans un groupe de 4 000 prisonniers, qui faisaient partie de ce qu’on appelle un transport « S3 », que les Allemands évacuaient précipitamment pour les affecter à des travaux forcés sur leurs lignes défensives. C’était la fin pour Louis Letailleur : il fut, comme beaucoup d’autres, abattu par les Allemands. Il avait 33 ans.
Le sergent Louis Letailleur a été promu sous-lieutenant à titre posthume. Il est titulaire de la Croix-de guerre 1939-1945 et de la Médaille de la Résistance. Son nom est inscrit sur la plaque des « Héros boulonnais » au beffroi de Boulogne-sur-Mer (Pas de Calais), sa ville natale, ainsi que sur la plaque des cinquante-six Martyrs des Transmissions (8ème RT, Forteresse du Mont Valérien).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191184, notice LETAILLEUR Louis par François Romon, version mise en ligne le 5 avril 2017, dernière modification le 13 février 2018.

Par François Romon

SOURCES : SHD GR 16 P 368143, LETAILLEUR Louis. — SHD DAVCC 21 P 476916, LETAILLEUR Louis. — Archives privées Renée Roson-Pareau. — Archives privées Étienne Ravelinghien. — Témoignage de Jacques Jaffry, ancien opérateur radio du GCR, membre du STN, arrêté, compagnon de déportation à Buchenwald de Louis Letailleur, rentré (E-mail de Jacques Jaffry à Jean-Marc Pauliat du 15 novembre 2002). — La Voix du Nord, Parmi les héros de la résistance dont le nom est gravé dans le marbre, Louis Letailleur, Décembre 1948.

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