ORRY Albert, Joseph

Par Jean-Louis Prud’homme, Justinien Raymond

Né le 30 mars 1870 à Paris (XIIIe arr.), mort le 8 mars 1939 à Paris (XIIe arr.) ; militant socialiste de Paris ; journaliste.

Albert Orry était le fils du communard Henri Justin Orry, bijoutier rue Notre Dame de Nazareth à Paris, né le 1er mai 1833 à Paris IIe arr. ancien arrondissement, décédé 19 février 1911 au 205 rue Daumesnil (Paris XIIe arr.). Albert Orry qui était représentant à l’époque de son mariage le 9 avril 1901 à la mairie de Paris (IIIe arr.), fut journaliste, publiciste, rédacteur à la Petite République (1897 – 1904), à la Dépêche de Lyon (1905 – 1907), au Petit Niçois de 1908 jusqu’en 1924 ; secrétaire général de l’agence la Presse nouvelle (catholique) de 1907 jusqu’en avril 1915. Après guerre, il était correspondant parlementaire du Salut Public de Lyon, de l’Éclair de l’Est, du Nouvelliste de Bretagne, rédacteur en chef de la Tribune parlementaire en 1920, rédacteur parlementaire à la Presse régionale (catholique) à partir de 1924, de la Dépêche algérienne (à partir d’octobre 1931). Il fut l’un des fondateurs de la maison des journalistes.

Engagé volontaire pour 3 ans pour le 10e régiment de chasseurs à cheval à la mairie du XIIe arrondissement, il avait été libéré le 14 mars 1894 avec le grade de maréchal des logis (sergent). Mobilisé le 8 mai 1915 au 45e régiment d’artillerie (groupe territorial), il passa au dépôt des prisonniers de guerre, champ de manœuvre de Groue à Orléans le 19 juillet 1915. Il fut promu officier d’administration de 3e classe (sous-lieutenant) le 14 septembre 1915 et affecté au service de l’aéronautique. Attaché à l’escadre de bombardement n° 11 et affecté à la 1ère réserve d’aviation n° 8 le 22 novembre 1915 puis au service des entrepôts généraux le 28 juin 1918. Il devint officier d’administration de 2e classe (lieutenant) le 31 août 1918 et démobilisé le 21 décembre 1918 (fiche de recrutement militaire, classe 1890, matricule 2873).

A. Orry fut candidat au conseil municipal de Paris dans le quartier de la Goutte-d’Or (XVIIIe arr.) en 1881 et en 1884 : il obtint 404 et 1 320 voix.
Délégué cantonal (chargé de surveiller les écoles publiques et privées d’un canton) du IIIe arrondissement de Paris à partir de 1895, il était président fondateur de la société « Le Bol d’Air » Paris XIIe arr.
Il se présenta comme candidat socialiste indépendant aux élections municipales dans le quartier de Saint-Avoye (Paris, IIIe arr.) en octobre 1898 et recueillit 2,49 % des voix.
Militant socialiste indépendant de la Seine, bien qu’ayant été délégué au congrès du POF à Paris 1897, après l’avoir été au congrès de la FTSF à Châtellerault (1890).
Orry représenta l’union républicaine-socialiste du IIIe arr. de Paris et le Comité socialiste révolutionnaire indépendant de Saint-Denis au congrès général socialiste de la salle Japy (décembre 1899) où il fut le rapporteur de la commission de vérification des mandats.
Il fut un des fondateurs de la Fédération des socialistes indépendants de France (fin 1898) adhérente de la Confédération des socialistes indépendants. En 1900, il occupa la fonction de secrétaire général des socialistes indépendants.
En mars 1904, Albert Orry était secrétaire adjoint de la Fédération municipale socialiste de Paris, élus ou anciens élus.
Il était l’un des quatre secrétaires de la commission centrale d’unification qui siégeait à partir du 21 novembre 1904. Il la représenta au Comité de Vigilance et au Comité d’entente créés par toutes les organisations socialistes pour la lutte dreyfusarde. En 1901, il fut délégué de la Haute-Garonne au congrès de Lyon. En 1902, il adhéra au Parti socialiste français participa à son congrès de Tours et fit partie de sa délégation au congrès d’Amsterdam (1904). Il était son secrétaire en 1905, le représenta à la commission d’unification, participa au congrès d’unité à Paris (avril 1905, ; congrès du Globe) comme délégué des Ardennes et au congrès de Chalon-sur-Saône (octobre 1905) comme délégué de la Seine, mais ne resta pas longtemps dans la SFIO.
Dès novembre 1906, il quitta le parti unifié. Participant à la tentative de regroupement des socialistes indépendants, il fut secrétaire général du deuxième Parti socialiste français (1907-1910). Après la disparition de ce dernier, il travailla avec Jacques Prolo à la constitution en avril 1911 de la fédération républicaine socialiste de la Seine, préalable à la création en juillet du Parti républicain socialiste. Dans cette nouvelle formation, il contribua à alimenter la tension entre la commission administrative dont il était membre, et le groupe parlementaire dominé par Victor Augagneur. Résultat de ce désaccord, la scission de novembre 1913 le rangea, comme Prolo et Zévaès, avec qui il collaborait à l’hebdomadaire Le Républicain socialiste, derrière Aristide Briand, bientôt fondateur de la Fédération des gauches contre Caillaux et Jaurès. Après la disparition du journal et des deux partis rivaux, il retrouva Prolo et Zévaès à L’Effort lancé le 31 mai 1917 et au Parti socialiste national né le 22 décembre suivant. Secrétaire de la fédération de la Seine de cette petite formation vraisemblablement entrée en sommeil après le congrès de mai 1920, il avait activement participé en octobre 1919 à la constitution du Bloc national républicain, pris la parole au banquet organisé en décembre pour célébrer le succès aux élections législatives, et appartenu à la délégation reçue en février 1920 par le président du conseil Millerand.
Orry était alors secrétaire général de cette coalition dominée par les républicains modérés. Ayant conservé cette charge, une fois le Bloc devenu Action nationale républicaine en 1922, il fut après la victoire du Cartel des gauches, cité à témoigner devant la commission d’enquête sur l’origine des fonds électoraux. Comme son parrain dans la Légion d’honneur, le sénateur Alfred Mascuraud, fondateur du Comité républicain du commerce, de l’industrie et de l’agriculture, il refusa de prêter serment, ce qui lui valut une condamnation à 100 francs d’amende en novembre 1925. Orry, dont le parcours politique sous ces diverses étiquettes avait été celui d’un homme d’appareil sans mandat du suffrage universel, représenta vainement la droite dans le quartier de Picpus (XIIe arrondissement) aux élections municipales du 5 mai 1929 face au communiste Jean Garchery, réélu dès le premier tour.
Chevalier de la Légion d’honneur le 8 janvier 1921, il fut promu officier le 15 février 1935.
Il est enterré au cimetière de Bercy.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191196, notice ORRY Albert, Joseph par Jean-Louis Prud’homme, Justinien Raymond, version mise en ligne le 5 avril 2017, dernière modification le 27 mai 2021.

Par Jean-Louis Prud’homme, Justinien Raymond

ŒUVRE : Les Socialistes indépendants, t. VIII de l’Histoire des Partis socialistes en France sous la direction de Zévaès, Paris, 1911.

SOURCES : Arch. Nat., 198000/35/1470/70149, dossier Orry (Leonore). — Arch. Paris, état civil des XIIIe, IIIe et XIIe arr. — L’Éveil social(Miramas), organe officiel des Fédération socialistes des Bouches-du-Rhône et de la Corse, 3 mars 1904 (BNF, Gallica). — Journal des débats, 18 novembre 1906 p. 2, 7 octobre 1919 p. 3, 17 décembre 1919 p. 1 et 2, 10 février 1920 p. 2, 2 juillet 1925 p. 4, 30 octobre 1925 p. 4, 7 novembre 1925 p. 4, 8 novembre 1925 p. 4, 7 mai 1929 p. 3 (BNF, Gallica). Le Temps, 13 octobre 1919 p. 1, 27 avril 1920 p. 2, 15 juin 1922 p. 3 (BNF, Gallica). — Compère-Morel, Grand Dictionnaire socialiste, op. cit., p. 574. — Jean Verlhac, L’Unité socialiste en France..., DES, Paris, p. 240. — Michel Offerlé, Les socialistes et Paris, 1881-1900. Des communards aux conseillers municipaux, thèse de doctorat d’État en science politique, Paris 1, 1979. — Yves Billard, Le Parti républicain-socialiste de 1911 à 1934, thèse, histoire, Paris 4, 1993. — Notes de Louis Botella. — Presse.

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