CEAPLIC Jacob

Par Lynda Khayat

Né le 9 décembre 1902 à Bender (Roumanie), déporté le 25 juin 1942 à Auschwitz, où il trouva la mort ; ingénieur chimiste ; résistant communiste, chargé de la confection d’engins explosifs sous l’Occupation ; arrêté par les policiers de la Brigade spéciale de la Préfecture de police le 9 octobre 1941.

À dix-sept ans, Jacob Ceaplic quitta sa ville natale pour s’installer à Chisinau (Bessarabie), avant de partir pour la France en mars 1924, afin d’y poursuivre ses études, tandis que ses parents ainsi que deux de ses sœurs, l’une avocate et l’autre professeur de musique, vivaient à Bucarest. Jusqu’en juillet 1924, il demeura à Paris, avant de gagner Toulouse (Haute-Garonne) pour y suivre les cours de l’Institut de Chimie de la Faculté des Sciences, où il obtint le diplôme d’ingénieur chimiste en juillet 1928. Il retourna ensuite en Roumanie pour y effectuer son service militaire. De retour en France en septembre 1929, il trouva à s’embaucher à Mennecy (Seine-et-Oise, Essonne) dans la sucrerie de la ville. À partir de 1930, il fut employé comme ingénieur chimiste à la Compagnie française d’accumulateurs électriques USL de Gennevilliers (Seine, Hauts-de-Seine). Il se maria le 10 décembre 1932 à la mairie du XVIIIe arr. de Paris avec Hanna Coifman, une immigrée juive bessarabienne arrivée en France en février 1931, titulaire du baccalauréat roumain, venue comme lui pour y continuer ses études, avant de devenir fourreuse en 1932. De leur union naquit un fils, Isidore, le 27 février 1936, de nationalité française par déclaration. Jacob Ceaplic sollicita la nationalité française en février 1938, rien ne s’opposait en juin 1940 à son obtention, cependant le décret de naturalisation ne fut pas pris en raison de l’arrivée des troupes allemandes à Paris et de la promulgation des premières lois antisémites.
Résistant communiste, il participa à la mise en place d’un réseau militaire dans la région parisienne, créé par le militant Frédéric Ricol, après la formation du Front national, dans le but de récupérer des armes, de les remettre en état et de confectionner des engins explosifs, dont il fut chargé de la fabrication. Arrêté à son domicile, rue du Faubourg Saint-Martin à Paris (Xe arr.), au matin du 9 octobre 1941, par des inspecteurs des Brigades spéciales, il fut interrogé dans les locaux de la Préfecture de police. Incarcéré le 14 octobre à la prison de la Santé par mandat de dépôt, il fut déféré devant le juge d’instruction pour interrogatoire et confrontation le 18 novembre. Il bénéficia d’une ordonnance de non-lieu le 3 février 1942, par manque de preuves et interné le 6 février 1942 à la caserne des Tourelles, pour activité communiste clandestine. Il fut transféré au camp de Pithiviers le 11 février et déporté à destination d’Auschwitz le 25 juin 1942, où il trouva la mort.
Une décision de naturalisation fut prise à l’égard de sa veuve par décret du 24 mars 1947, suite à sa demande. Un contentieux s’en suivit avec le ministère des Anciens Combattants et Victimes de Guerre refusant de lui attribuer une pension pour elle et son fils mineur, considérant qu’au moment de son arrestation, son mari n’était pas encore Français.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19122, notice CEAPLIC Jacob par Lynda Khayat, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 23 juin 2017.

Par Lynda Khayat

SOURCES : Arch. Nat. Natural. 19770899 art. 281 dos 12922 X 39 Ceaplic Jacob ; Z 4 art. dos. 239 Instruction de la section spéciale de la Cour d’appel de Paris contre Ceaplic Jacob et tous autres (ordonnance de non-lieu du 3 février 1942) ; F 9 art. 5637 Fichier indiv. de la PPo. de la Seine, F 9 art. 5684 Fichier du camp de Drancy ; F 9 art. 5752 Fichier du camp de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. — Arch. Ppo. BS 1 GB 60 Affaire Ruol, Pourchasse et autres (29 septembre 1941), BA 1836, BA 2368. — Arch. Dép. Paris, 1807 W 26.

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