CASSONNET Louis et Anne

Par Jean-Luc Labbé

Louis Cassonnet, cordonnier à Issoudun (Indre), né en 1807 ; marié en 1836 à Anne Dérouet, quatre enfants. Condamnés l’un et l’autre pour activités « subversives » pendant la seconde République. Louis fut arrêté à la suite du coup d’Etat de 1851 et interné.

En septembre 1850, Louis Cassonnet fut condamné par le tribunal d’Issoudun pour des propos subversifs à trois mois de prison. « Etant à boire dans un café de la rue de la Poterie, [il proposa avec Chicot à cinq militaires] de leur payer le coup s’ils crient « Vive Barbès, vive Raspail ! » Les soldats crient « Vive la paix, vive la soupe ». Il s’ensuit une bagarre … Puis désertant le café, Chicot parcourt la ville en criant : « Aux armes, aux armes ! ». Lors de son arrestation sa femme Anne criait « Vive la République démocratique et sociale ». Elle fut emprisonnée pendant 56 jours à la prison de Châteauroux.
Surveillé par la police qui le reconnaissait comme « l’un des chefs de la démagogie d’Issoudun », autrement dit l’un des militants démocrates socialistes les plus en vue, Louis Cassonnet fut arrêté à la suite du coup d’Etat de décembre 1851 et condamné fin janvier 1852 par le Préfet et le Procureur à la déportation en Algérie, peine commuée en internement à la Rochelle par le Général Canrobert. Lors de son arrestation il déclara aux gendarmes que ceux « qui leur avaient donné cet ordre n’étaient que des brigands et des voleurs, que c’était eux qu’ils devaient mettre en prison ».
Suite à son amnistie il resta à La Rochelle et décéda à Rochefort en 1857, il avait 49 ans. Dans la liste des indemnisés des victimes du coup d’Etat dans l’Indre, parue en 1882, se trouvait un nommé François Cassonnet, meunier alors domicilié à Bordeaux, peut-être le fils de Louis et Anne.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191234, notice CASSONNET Louis et Anne par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 7 avril 2017, dernière modification le 7 avril 2017.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Moreau, Marianne Bâillonnée, 2002. – Arch. Dép. Indre, 2U74. – L’Echo des Marchés, octobre 1882. – Arch. Dép. Cher 2U233.

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