PEREZ Antoine

Par Daniel Heudré

Né le 24 février 1911 à La-Ferrière-aux-Étangs (Orne), guillotiné par condamnation le 21 septembre 1943 à la prison Stadelheim de Munich (Allemagne) ; résistant, membre du réseau Gallais de Fougères, CDLL.

Antoine Perez habitait Fougères (Ille-et-Vilaine), boulevard de Rennes. Il rejoignit le groupe Gallais, du nom de son responsable René Gallais, guide au château de Fougères. Son domicile était proche du château et voisin de quelques camarades de Résistance, Marcel et Louise Pitois, François Lebossé. Le groupe surprit par sa spontanéité et son apparition précoce. Au mois d’août 1940, René Gallais enrôla sa femme Andrée, sa fille Huguette, ses amis du quartier de Saint-Sulpice et de quelques communes rurales. Ils se donnèrent pour tâches de récupérer les armes abandonnées par l’armée française en débâcle, de les entretenir, de les réparer et de les dissimuler dans une des tours du château et dans les forêts voisines. Ayant entendu l’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle, ils voulurent faciliter le passage des jeunes en « zone libre » et en Angleterre. Enfin ils firent parvenir à Londres des renseignements sur les troupes allemandes et leurs déplacements. René Gallais organisa son groupe en unité combattante et le groupe se rattacha à Ceux de la Libération (CDLL).
Antoine Perez et tous les membres du groupe René Gallais furent trahis par un jeune couple d’autonomistes bretons, René-Yves Hervé et Mathilde Le Gall, hébergés chez une tante, au 12 rue de la Pinterie à Fougères. Le couple, membre de l’Abwehr (service de renseignements de l’armée allemande), se faisait passer pour des membres de l’Intelligence Service et réussit à gagner la confiance de la famille Gallais pour infiltrer le groupe. Plus de 50 personnes furent arrêtées (opération Porto), le 9 octobre 1941 et conduites à l’Hôtel des Voyageurs, déjà réquisitionné par les Allemands, pour être soumis aux premiers interrogatoires. Elles furent aussitôt transférées à la prison d’Angers par autocars. 41 personnes furent relâchées à partir du 26 octobre. Les autres restèrent à la maison d’Arrêt avant d’être conduites dans des prisons parisiennes, vers la mi-novembre. Le 18 décembre 1941, elles étaient 14 à être déportées vers Augsburg (Bavière), dans l’attente d’être jugées. Le jugement n’aura lieu que le 23 février 1943, après une détention de 14 mois.
Le jeune Joseph Brindeau mourut des suites d’une tuberculose, le 30 mars 1942, le gendarme Jagu fut libéré, faute de preuves, le 5 avril 1943. Douze furent condamnés à mort, les femmes seront graciées, ainsi que Marcel Lebastard envoyé aux travaux forcés. Les hommes, au nombre du huit, furent transférés à la prison Stadelheim de Munich, le 9 septembre 1943.
Le 21 septembre 1943, Antoine Perez fut guillotiné, à 17h14. Ses camarades furent exécutés dans la demi-heure, René Gallais était le premier à mourir. Antoine Perez avait 32 ans. Andrée et Huguette Gallais rentrèrent à Fougères en août 1945. Et la première cérémonie du souvenir eut lieu le 9 octobre 1945 à l’église Saint-Léonard de Fougères.
Monument des victimes du groupe René Gallais, cimetière de Fougères.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191269, notice PEREZ Antoine par Daniel Heudré, version mise en ligne le 7 avril 2017, dernière modification le 23 avril 2022.

Par Daniel Heudré

SOURCES : ADIV, Rennes, 167 J 25, 6 ETP 2/56. — Mémoire de Guerre Bretagne. — Kristian Hamon, Les Agents du Reich en Bretagne, 2011, Skol Vreizh.

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