GABARD Barthélémy

Charpentier à Palluau, marié à Marie Pernet avec qui il eut un enfant, Barthélémy Gabard était un militant républicain socialiste dès les débuts de la Seconde République en 1848 ; il avait alors une quarantaine d’années. Surveillé par la police, il était qualifié de « démagogue forcené ». En 1850, avant même le coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte, il fut condamné pour « colportage d’écrits socialistes, discours de Ledru-Rollin ».
Il continuait à être surveillé à sa sortie de prison puisqu’il était « toujours en route pour la cause démocratique dans les cabarets environnant sa résidence ». Dans les jours qui suivirent le 2 décembre 1851 et le coup de force du futur Napoléon III, il fut de nouveau interpelé et emprisonné à Châteauroux. Condamné fin janvier 1852 à la déportation en Algérie, peine commuée en expulsion du territoire national par la commission Canrobert, Barhélémy Gabard partit en Angleterre avec sa femme et son fils rejoindre les grands noms de l’exil politique.
Contrairement à la plupart des exilés originaires du département de l’Indre, Barthélémy Gabard n’attendit pas des jours meilleurs pour revenir en France : il partit avec sa famille pour l’Amérique. Il mourut en 1865 à Saint-Louis dans l’Etat du Missouri. C’était dans cette ville que sa veuve Marie, née Pernet, se trouvait lorsqu’elle bénéficia en 1882 de la loi d’indemnisation des victimes des répressions politiques ; elle perçut une rente annuelle de 400 Francs.