PAYA Georges, Paul, Adrien

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 26 juin 1925 à Vienne (Isère), exécuté sommairement le 10 juin 1944 à Lissieu (Rhône) ; ouvrier sur machine ; résistant FFI.

Georges Paya était le fils de Louis Paya et de Marie-Rose Lacroix. Il travaillait comme ouvrier sur machine dans l’usine Diederichs, fabrique de métiers à tisser à Sainte-Colombe (Rhône). Il était célibataire et demeurait à Vienne (Isère), 19 route de Chasse.
Georges Paya s’engagea dans la Résistance au côté de ses amis et voisins Louis Maige et Joseph Muray.
Le 25 mai 1944, suite à des dénonciations, des miliciens, des membres du Parti populaire français (PPF) et des agents de la Gestapo arrêtèrent plusieurs résistants viennois. Georges Paya fut l’un d’eux. Ce 25 mai, des hommes de la Gestapo firent irruption chez son père, Louis Paya, et le contraignirent à les conduire sur le lieu de travail de son fils à Sainte-Colombe. Georges Paya tenta d’échapper aux Allemands avec l’aide de ses collègues mais l’usine Diederichs fut encerclée et le résistant fut arrêté. En fin d’après-midi, Georges Paya et ses camarades furent conduits à l’École du service de santé militaire, avenue Berthelot, siège de la Gestapo à Lyon (Rhône). Le lendemain, 26 mai, les bâtiments de la Gestapo furent bombardés par les alliés. Georges Paya et ses compagnons furent transférés à la prison de Montluc (Lyon).
Le 10 juin 1944, Georges Paya et dix-huit autres détenus furent extraits de Montluc. Ils furent conduits à Lissieu (Rhône) dans une camionnette bâchée escortée par quatre voitures transportant des militaires allemands. Vers 8 heures 40, le convoi se gara au bord de la route nationale 6, non loin du hameau du Bois Dieu. Les soldats bloquèrent la circulation sur la route à environ 150 mètres au nord et au sud de la camionnette et ils éloignèrent un témoin. Ils firent descendre les prisonniers du véhicule et les exécutèrent à coups de mitraillettes. Ils laissèrent les cadavres sur place. La camionnette et l’une des voitures repartirent dans la direction de Lyon tandis que les trois autres automobiles se dirigèrent vers Villefranche-sur-Saône (Rhône).
Les gendarmes et la police furent alertés le jour même. Ils découvrirent les dix-neuf corps à environ 13 mètres de la chaussée. Ils étaient allongés perpendiculairement à la route nationale, les pieds dirigés vers la voie, faces contre terre. Les enquêteurs ne trouvèrent aucune pièce d’identité ni objet permettant de les identifier. Les cadavres furent transportés à l’institut médico-légal de Lyon.
Le corps de Georges Paya fut décrit comme suit par les gendarmes : « I mètre 64 environ [...]. Il est de corpulence moyenne, cheveux châtains, sourcils très blonds, imberbe, nez rectiligne, visage rond. Il est vêtu d’une veste usagée en drap vert à carreaux marrons, d’un pantalon usagé marron à rayures blanches avec fond rapporté, maintenu par une ceinture en cuir noir, d’un tricot de laine grise. Il est chaussé de chaussettes en laine, jambe noire, pied gris, et de souliers en cuir noir usagés, semelles en caoutchouc. Il était porteur d’un mouchoir blanc, sans initiale. Signe particulier, il devait se ronger les ongles ». D’après le rapport du médecin légiste, le corps de Georges Paya, cheveux châtains foncés, environ 1m70, présentait trois blessures par balles, la première à la main droite, la deuxième au bras gauche et la dernière, qui fut mortelle, à la tête. Le corps de Georges Paya fut identifié dans un premier temps par la sœur de Louis Maige puis par sa mère, Marie-Rose Paya, le 10 septembre 1945.
Georges Paya fut homologué FFI. Il obtint le titre d’interné résistant et la mention Mort pour la France. Son nom est gravé sur la plaque commémorative située à Lissieu, en bordure de la route départementale 306 (anciennement route nationale 6).

Voir la monographie du lieu d’exécution

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191316, notice PAYA Georges, Paul, Adrien par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 8 avril 2017, dernière modification le 26 septembre 2017.

Par Jean-Sébastien Chorin

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, 3808W901, 3460W3, 3335W30, 3335W12. — SHD, Vincennes, inventaire de la sous-série 16P. — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes..., Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tomes 1 et 2, 2001. — Mémorial Genweb. — Mémoire des hommes.

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