VINCHON René, Joseph

Par Daniel Grason

Né le 24 octobre 1920 à Paris (XIIe arr.), mort le 22 août 1944 à l’Hôpital Cochin à Paris (XIVe arr.) ; membre d’Honneur de la Police ; employé de bureau, manœuvre, livreur ; gardien de la paix cycliste ; membre du Mouvement de Libération Nationale (M.L.N.) d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) et d’Honneur de la Police ; F.F.I.

Fils de Jules, Léon Vinchon, employé de chemin de fer, et de Marie, Estolie, Amélie Chaptal, ménagère, René Vinchon vivait chez ses parents concierges au 12 rue Jouet à Maisons-Alfort (Seine, Val-de-Marne). Il obtint le CEP à l’issue de sa scolarité primaire, ensuite il alla au cours complémentaires suivit des cours de dactylographie. Il travailla de 1934 à 1938 comme employé de bureau chez Rattier 63 avenue Gambetta à Maisons-Alfort, puis devint garçon de magasin jusqu’en septembre 1939 chez Fourgeaud-Collet drapier au130 rue Réaumur à Paris (IIe arr.), livreur de novembre 1939 jusqu’au 12 juin 1940 aux Coopérateurs Réunis 85 rue Étienne-Dolet à Alforville, manœuvre de décembre 1940 au 20 septembre 1941 à la Compagnie Industrielle du Bois rue du Moulin-Bateau à Bonneuil-sur-Marne, enfin livreur à la Maison Jung qui commercialisait les vins du Postillon au 17 rue du Cormoran à Maisons-Alfort. Son parcours professionnel était entrecoupé de périodes de chômage.
En septembre 1941 il sollicita un emploi de gardien de la paix auprès du Préfet de Police, il débuta sa formation à l’école des gardiens de la paix le 16 décembre 1941. Six jours plus tard il fit part de ses motivations dans sa biographie : « le métier de Policier m’a toujours tenté, ensuite, n’ayant pas de métier mon avenir était assuré, ainsi que la fin de mes jours ».
« Ensuite, ce métier me parait beaux et j’en suis fier car il est d’une très grande utilité dans ce monde et sans lui beaucoup trop de gens pourraient vivre aux dépens des autres, et ensuite sans lui, la circulation deviendrait pratiquement impossible ».
Bien noté, après sa formation il a été affecté au commissariat d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Il adhéra au Mouvement de Libération Nationale qui fut créé en 1943, et à Honneur de la Police d’obédience gaulliste. René Vinchon était le 22 août 1944 vers midi, à l’angle du boulevard Saint-Germain et de la rue Saint-Jacques à Paris (Ve arr.), il participait à la défense d’une barricade, un convoi allemand passa boulevard Saint-Germain. Un allemand tira, René Vinchon fut grièvement touché à la tête. Emmené à l’Hôpital du Val de Grace, puis à la Pitié et enfin à Cochin, il y mourut le jour même à midi.
Le 29 août 1944, une cérémonie religieuse eut lieu en l’Eglise Notre-Dame du Sacré-Cœur de Charentonneau, son inhumation se déroula au cimetière de Maisons-Alfort. Le ministère des Anciens combattants attribua à René Vinchon la mention « Mort pour la France », il a été homologué F.F.I. Son nom a été gravé sur la plaque posée sur le lieu du drame au 31 rue Saint-Jacques « Ici a été tué le gardien de la paix René Vinchon gardien de la paix le 22 août 1944 », ainsi que sur la plaque commémorative apposée dans la cour de la préfecture de police à la mémoire des agents tombés pendant les deux guerres mondiales et au Musée de la police 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève à Paris (Ve arr.), place Marcel-Cachin à Ivry-sur-Seine et à Fontenay-sous-Bois aux côtés des victimes de la Seconde Guerre mondiale.
Contrairement à la très grande majorité de ses collègues tombés lors des combats de la Libération de Paris, René Vinchon ne fut pas cité à l’Ordre de la Nation, ni décoré de la Légion d’honneur. Dans la plaquette « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », une explication a été donnée « Victime de dissensions internes à la police, accusé d’actes de collaboration non établis, Vinchon ne sera pas décoré... Alors que certains, tués par hasard, le sont ! »
Une plaque rappelle sa mémoire sur la façade du 27 rue Saint-Jacques, dans le Ve arrondissement

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191348, notice VINCHON René, Joseph par Daniel Grason, version mise en ligne le 2 mai 2017, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. KC 39. – SHD, Caen AC 21 P 167918. – Christian Chevandier, Été 44. L’insurrection des policiers de Paris, Éd. Vendémiaire, 2014. – « Au cœur de la Préfecture de Police de la Résistance à la Libération », Sous la dir. De Luc Rudolph, Directeur honoraire des services actifs, Éd. LBM, 2009. – Site internet GenWeb. — État civil. — Note de Céline Largier Vié

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo.

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