Par Jean-Luc Labbé
Artisan perruquier né en 1818 ; militant démocrate à Issoudun (Indre) ; condamné en 1849, arrêté en décembre 1851, condamné à l’internement en 1852 et à la déportation en 1858.
En 1849, Pierre Périnet fut condamné avec Jean-Baptiste Lumet par le tribunal d’Issoudun pour sa participation active à La Solidarité républicaine, « société secrète » pour la défense de la République et des acquis démocratiques de 1848. Il était l’un des militants issoldunois les plus en vue en faveur de la candidature de Ledru-Rollin à l’élection présidentielle.
Arrêté suite au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1852, Pierre Perrinet (perruquier de 34 ans et père de trois enfants) fit l’objet d’une mesure d’internement en France. Son dossier d’instruction décrivait sa boutique comme « un club permanent orné de portraits de démagogues », Perrinet étant « un colporteur des nouvelles et des ordres du parti ».
Gracié en février 1853, il fut de nouveau interpellé en 1858 suite à l’attentat contre l’Empereur. Condamné à la déportation en camp de travail en Algérie, il fut transféré par train le 26 mars 1858 en compagnie de Jamet, Lumet, Lelièvre et Moreau dans un wagon cellulaire pour Marseille via Paris (avec un transfert par fourgon hippomobile entre la gare d’Austerlitz et la gare de Lyon). Gracié un an plus tard, il resta libre quelques mois en Algérie avant de revenir à Issoudun en 1860.
Il était décédé en 1882 lors de l’instruction des dossiers en application de la loi d’indemnisation des victimes des répressions politiques. Ses fils, jules et Armand, tous les deux alors domiciliés à Paris, reçurent chacun une rente annuelle de 400 Francs.
Par Jean-Luc Labbé
SOURCES : B. Moreau, Marianne bâillonnée, Points d’ancrage 2002. – L’Echo des Marchés, octobre 1882.