LIOBET Jean-Roger

Par Jean-Marie Gabaud, Michel Thébault, Dominique Tantin

Né le 30 décembre 1923 au lieu-dit « Mas-de-Chaume », commune de Saint-Ouen-sur-Gartempe (Haute-Vienne), exécuté sommairement le 5 août 1944 dans la forêt de Rancon (Haute-Vienne) ; ouvrier agricole ; résistant FTPF.

Jean-Roger Liobet en uniforme des chantiers de jeunesse
Jean-Roger Liobet en uniforme des chantiers de jeunesse
Crédit : Jean-Marie Gabaud

Son père, Jean Liobet, était ouvrier aux Chaîneries de Saint-Ouen-sur-Gartempe alors installées près du « Pont de Beissat », commune de Peyrat-de-Bellac (Haute-Vienne) ; sa mère Marie, Mathilde Chartier, était sans profession nommée.
Comme tous les jeunes de zone sud nés en 1923, il fut convoqué pour les chantiers de jeunesse (la loi du 18 janvier 1941 les astreignait à huit mois de stage obligatoire sur ces chantiers). Il en revint avec le grade de « chef d’atelier » (correspondant au grade de sergent). Comme les jeunes gens de sa classe, il était vraisemblablement menacé par une réquisition pour le travail forcé en Allemagne, mais il choisit sans doute alors d’être réfractaire et de s’engager dans la Résistance (la quatrième action Sauckel de janvier à juin 1944 sur la réquisition de main d’œuvre pour l’industrie allemande connut un taux de refus considérable proche de 95 %). Il rejoignit en avril 1994 un maquis FTPF basé à Razès (Haute-Vienne) et appartenant au sous-secteur « D » FTPF. Il devint agent de liaison motorisé au PC du Commandant Gilbert Lavrat alias « Georges ».
Au début du mois d’août 1944, les autorités militaires allemandes envoyèrent dans le nord de la Haute-Vienne, des forces armées dans le but de « nettoyer » la zone des maquis qui s’y étaient installés et développés. Connu sous le nom de groupement Ottenbacher (du nom du général le commandant), celui-ci comprenait le 719ème bataillon du 15ème régiment de grenadiers de réserve venant de Clermont-Ferrand et deux compagnies du 19ème régiment de police SS en garnison à Limoges aidés de miliciens. A partir du 3 août et jusqu’au 10 août, selon une tactique éprouvée, les unités allemandes quadrillèrent le secteur, sillonnant toutes les routes pour accrocher et détruire les maquis. Le 5 août 1944, vers 11 heures. une unité allemande se présenta à Châteauponsac et ordonna le rassemblement de toute la population sur la place de la mairie pour un contrôle d’identité et une fouille des habitations et des granges. Jean Roger Liobet fut arrêté le même jour alors qu’il était en mission en moto, peut-être à Razès (Haute-Vienne) ou dans ses environs, par les Allemands de la colonne Ottenbacher en possession d’un revolver allemand et d’une grenade. Il fut emmené dans un premier temps à Châteauponsac puis l’unité qui le retenait prisonnier prit (sans doute sur renseignements) la direction de la forêt de Rancon (Haute-Vienne) vers la maison du garde forestier où se trouvait basée les jours précédents la 2409ème compagnie FTPF. Celle-ci ayant la veille évacuée les lieux, les soldats allemands incendièrent la maison forestière et exécutèrent leur prisonnier dans des conditions atroces (crucifié sur la porte de la maison forestière et brûlé vif au lance-flammes). Son corps ne fut découvert ne fut découvert que quelques jours plus tard (l’acte de décès est du16 août) et Jean Roger Liobet ne fut identifié que le 19 septembre après la Libération. Il fut alors inhumé au cimetière de Saint-Ouen-sur-Gartempe (Haute-Vienne).
Le même jour furent exécutés à Rancon Albert Cohen et Jacqueline Weil arrêtés également le 5 août au hameau de Dent (commune de Châteauponsac).

Il obtint la mention mort pour la France et son figure sur le monument aux morts de Saint-Ouen-sur-Gartempe ainsi que sur le monument commémoratif de la Résistance au jardin d’Orsay à Limoges. Une stèle se trouve devant sa maison natale au « Mas de Chaume ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191401, notice LIOBET Jean-Roger par Jean-Marie Gabaud, Michel Thébault, Dominique Tantin, version mise en ligne le 12 avril 2017, dernière modification le 4 septembre 2017.

Par Jean-Marie Gabaud, Michel Thébault, Dominique Tantin

Jean-Roger Liobet en uniforme des chantiers de jeunesse
Jean-Roger Liobet en uniforme des chantiers de jeunesse
Crédit : Jean-Marie Gabaud
Stèle à la mémoire de Jean-Roger Liobet sur son lieu de naissance au Mas-du-Chaume.
Stèle à la mémoire de Jean-Roger Liobet sur son lieu de naissance au Mas-du-Chaume.
Crédit : Jean-Marie Gabaud
Plaque sur la tombe de Jean-Roger Liobet
Plaque sur la tombe de Jean-Roger Liobet
Crédit : Jean-Marie Gabaud

SOURCES : Mairie de Saint-Ouen-sur-Gartempe. — Documentation et photographies Jean-Marie Gabaud. — IR 1208 18612 — Arch. Dép. Haute-Vienne 185W3-36 — CDJC CCXVIII-35 ADIRP 87 — ODAC 87 — SHD GR 16 P 373484 — SHD Caen AC 21 P 79984 — Journal L’Echo 10 mars 2009 — Pierre Louty et alii C’était le maquis qui libéra le pays Ed. La Veytizou 2007 — Bulletin de l’association des Amis du Musée de la Résistance de Limoges, 2014 — Mémorial genweb — Notes Bernard Pommaret .

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