RAIMOND Jean, Louis

Par Jean-Luc Labbé

Né le 25 août 1815 à Issoudun (Indre) ; ouvrier terrassier puis vigneron propriétaire ; militant démocrate socialiste pendant la Seconde République, membre de La Solidarité Républicaine en 1849 ; capitaine de la Garde Nationale en 1848 ; emprisonné plusieurs semaines à la suite du coup d’Etat de décembre 1851 ; conseiller municipal d’Issoudun de 1865 à 1871 et de 1874 à 1878

Fils du vigneron Pierre Raimond et capitaine de la Garde Nationale au début de la Seconde République comme son beau-frère Jean-Baptiste Lumet, Jean Raimond était surveillé par la police pour son militantisme démocrate-socialiste et son appartenance à la « société secrète » La Solidarité Républicaine en 1849.
Père de cinq enfants et alors que sa femme était enceinte de huit mois, Jean Raymond fut arrêté suite au coup d’Etat du 4 décembre 1851. Ses propos « démagogues » selon la police, lui valurent plusieurs semaines de prison. Sans plus d’explication que « son peu d’influence », le Préfet et le Procureur décidèrent de le remettre en liberté à la fin de janvier 1852. A cette époque Jean Raimond, alors âgé de 36 ans, déclarait la profession d’ouvrier terrassier et ne se déclarera vigneron qu’ultérieurement lorsqu’il reprendra l’exploitation de la petite propriété familiale.
Si au début du Second Empire les conservateurs avaient repris la conduite des affaires municipales, les républicains redressèrent progressivement la tête et plusieurs furent élus conseillers municipaux en 1865 dont Jean Raimond et Alfred Leconte ; ce dernier deviendra député en 1876. En mai 1870, le Sous-préfet souligna l’action politique de Raimond comme étant l’un des trois conseillers municipaux ayant refusé de « signer l’adresse à l’Empereur ». Au-delà de Jean Raimond, c’était presque toute l’association des vignerons qui inquiétait le Sous-préfet : « Avant-hier [le 26 mai 1870] avait lieu la distribution des prix de la société vigneronne et son président Ernest Aumerle était venu me prier d’assister à cette cérémonie ; j’ai cru devoir refuser cet honneur en présence de la déplorable attitude que persiste à prendre cette société dont le bureau, à l’exception de M. Aumerle, est composée de gens ouvertement hostiles au gouvernement ; le vice-président est Raimond et le trésorier Lecherbonnier qui émet en toute occasion des opinions inconciliables ».
Les élections municipales d’août 1870 amenèrent une très large majorité républicaine au conseil municipal et Jean Raimond, sur 27 élus, obtint un nombre de voix qui le plaçait quatrième. Les élections municipales des 30 avril et 7 mai 1871, pendant La Commune donc, donnèrent, selon les mots du Sous-Préfet, « un succès complet ou presque complet à la liste du parti radical et révolutionnaire ». Jean Raimond fut réélu conseiller municipal en novembre 1874 pour ce qui sera son dernier mandat électoral. A cette époque, il avait encore les honneurs de la police qui le plaçait parmi les militants à surveiller. Il était fiché comme « orateur des loges », ces cabanes où se retrouvaient par groupe les vignerons à l’heure du casse-croute et du déjeuner, ces loges qui étaient autant de points de rencontre que la police ne pouvait pas surveiller. Lors de ces années Jean Raimond était domicilié rue Cour de Fer.
Sa sœur Marie Raimond, femme de Jean-Baptiste Lumet, avait été emprisonné pour ces opinions politiques en 1851 et l’un de ces fils, Pierre Raimond, poursuivra l’histoire des vignerons rouges d’Issoudun au sein du conseil municipal.
Jean Louis Raimond se maria trois fois. Avec Raveau Solange couturière de 21 ans et fille de vigneron le 9 janvier 1844. Celle-ci mourut en 1845. J-L Raimond se remaria avec Palisse Joséphine, domestique née en 1818, le 30 janvier 1855. Celle-ci mourut en 1876. Jean Louis Raimond se maria une troisième fois avec Chevalier Victoire, lingère née en 1824, le 26 décembre 1877. On notera que comme pour la quasi-totalité des vignerons les trois mariages furent célèbrés au coeur de l’hiver.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191409, notice RAIMOND Jean, Louis par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 13 avril 2017, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Indre et Cher 2U233. – Résultats électoraux. – Etat civil d’Issoudun.

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