ROSSIGNOL Prosper

Alors qu’il avait un enfant et qu’un rapport de police le disait « intelligent et décidé, affilié à la société secrète La Jeune Montagne », Prosper Rossignol avait 27 ans lorsqu’il fut condamné pour sa participation à une tentative de soulèvement suite au coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte en décembre 1851. Il était en relation avec les chefs du parti puisque c’était « le sieur Baronnet qui ayant reconnu sa capacité et son zèle démocratique l’a affilié lui-même à la société secrète ». Rossignol avait ensuite affilié d’autres blancois à La Jeune Montagne.
Arrêté à la mi-décembre 1851, condamné à la déportation en forteresse en Algérie par le Préfet et le Procureur de Châteauroux fin janvier 1852, peine réduite à la déportation sous surveillance par Canrobert en février, il fit partie de ceux qui, n’ayant pas pu fuir, ont effectivement été déportés.
Lui et les autres condamnés de l’Indre furent rassemblés à la prison de Châteauroux où l’on fit venir également des condamnés des départements de la Creuse et de la Haute-Vienne puisqu’en 1848 la ligne de chemin de fer venant de Paris s’arrêtait à Châteauroux ; la prolongation vers Limoges était en construction. C’était donc tout un groupe qui prit le train sous haute surveillance policière pour Paris puis Brest avant le transfert par bateau jusqu’en Algérie.
Prosper Rossignol, n’étant pas condamné à la forteresse, pouvait travailler en dehors de son lieu d’assignation à résidence. Après quatre ans, il fut informé qu’une grâce lui permettait de rentrer en métropole. Il décida de rester libre en Algérie et sa femme l’avait rejoint. La République, en 1882, indemnisa Prosper Rossignol pour les préjudices subis par une rente annuelle de 1200 Francs ; il déclarait à cette date être menuisier à Oran (Algérie).