Par Jean-Luc Labbé
Né en 1787, mort en 1863 ; peintre-vitrier ; militant démocrate au Blanc (Indre) ; emprisonné en décembre 1851.
A 65 ans, veuf et père de onze enfants, René Salmon était peintre et vitrier pendant la Seconde République. Cet ancien militaire affilié à « la société secrète La Jeune Montagne » avait fait de sa maison, à en croire son dossier d’instruction judiciaire, « un club permanent » où se retrouvaient les militants républicains blancois. Très surveillé par la police, il fut l’un des premiers à être recherché afin de prévenir tout soulèvement qui serait venu contester le coup d’Etat du 2 décembre 1851.
Arrêté et emprisonné le 5 ou 6 décembre, René Salmon fut condamné fin janvier 1852 à une peine d’internement pour avoir tenté de résister à l’Empire. Sa peine fut commuée en surveillance à domicile et il sera gracié en février 1853. Il décéda au Blanc en 1863. En 1882, ses filles Angélina et Marie, toutes les deux alors domiciliées à Paris, perçurent une rente annuelle de 75 Francs dans le cadre de la loi d’indemnisation des victimes de la répression impériale. Il en fut de même pour les deux fils de René Salmon : Ferdinand, instituteur à Chabris (Indre), et Hector, le seul de la famille qui était resté au Blanc où il exerçait la profession de peintre comme son père.
Par Jean-Luc Labbé
SOURCES : B. Moreau, Marianne bâillonnée, Points d’Ancrage 2002. – L’Echo des Marchés, octobre 1882.