CENTNER Léon

Par Michel Cordillot

Né le 16 décembre 1919 à Varsovie (Pologne), mort le 13 juin 2002 à Paris ; résistant MOI ; militant communiste, exclu en 1956 ; cofondateur des éditions EDHIS.

Léon Centner en 1939
Léon Centner en 1939
Communiqué par MH Balazuc

Né dans une famille d’artisans modestes, Léon Centner arriva à Paris à l’âge de quatre ans. La mort de son père laissa sa mère seule en charge des quatre enfants du ménage. Malgré la misère, il réussit à obtenir brillamment son certificat d’étude à l’âge de treize ans. Aussitôt après il entra dans un atelier de bonneterie afin de gagner sa vie.

Engagé volontaire en 1939, il ne se résigna pas à la défaite et entra très vite en résistance. Durant l’été 1942, il rejoignit à Grenoble (Isère) les organisations juives de la MOI (pseudonyme « Jean »). D’abord actif dans le Mouvement national contre le racisme (MNCR), au sein duquel il retrouva Anette Szalai qui allait devenir son épouse, il joua un rôle très important dans la diffusion nationale des journaux J’accuse et Fraternité. En 1943, il rejoignit les groupes de combat de l’UJRE à Lyon. Ayant établi de nombreux contacts, il s’occupa avec succès du financement des activités clandestines.

Après la guerre, il reprit son travail dans la bonneterie aux côtés de son frère Oscar. Militant communiste jusqu’à son exclusion en 1956, il se plongea en autodidacte dans les livres et se forgea une vaste culture dans le domaine de l’histoire des idées et de l’économie politique. Il se constitua aussi une superbe collection de textes rares. Nombre de ces volumes allaient être reprintés par les éditions EDHIS qu’il co-fonda avec le libraire Michel Bernstein (et avec le soutien de Giuseppe Del Bo) en 1966.

Dans sa boutique du Palais Royal, il recevait la visite des plus grands spécialistes universitaires, avec qui il partageait généreusement ses connaissances et ses documents. Il collabora aussi avec de nombreuses institutions comme l’Istituto Feltrinelli et l’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam.

Homme modeste et discret, gouailleur et chaleureux, Léon Centner avait des talents de conteur exceptionnels. Il a voué sa vie à la sauvegarde de la mémoire sociale de la France et des archives de la presse clandestine. Les reprints et les grandes collections de textes préparées et publiées par EDHIS en collaboration avec Albert Soboul, Maurice Agulhon, Jean-Claude Perrot et beaucoup d’autres, sont connus des chercheurs du monde entier qui y trouvent rassemblées des sources essentielles pour leurs recherches.

Se sachant gravement malade, Léon Centner avait pris des dispositions pour être enterré civilement au Père Lachaise.

Sa femme Annette Centner , née Anne Szalai, née de nationalité hongroise a été une résistante importante, sous le pseudo Renée Girard, à Montpellier dés 1941 , à Grenoble et à Lyon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19146, notice CENTNER Léon par Michel Cordillot, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 mars 2013.

Par Michel Cordillot

Léon Centner en 1939
Léon Centner en 1939
Communiqué par MH Balazuc

SOURCES : Arch. familiales. — Témoignages de Madeleine Rehberger et Adam Rayski.

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