Par Jacques Girault
Né le 11 mars 1914 à Rambervilliers (Vosges), mort le 3 juin 2004 à Sceaux (Hauts-de-Seine) ; professeur puis inspecteur de l’enseignement technique ; syndicaliste du SNET en Moselle ; militant communiste en Gironde ; militant du Mouvement de la paix.
René Cercelet était le fils d’un chef de gare en Meurthe-et-Moselle. Ses parents le firent baptiser et lui furent donner une instruction catholique au catéchisme. Élève d’un cours complémentaire, il entra à l’École normale d’instituteurs de Nancy (Meurthe-et-Moselle) en 1932. Il y prépara le concours de l’École normale supérieure de l’enseignement technique qu’il réussit en 1935 en section A (mathématiques et sciences). Titulaire du certificat d’aptitude au professorat des écoles pratiques de commerce et d’industrie, il fut nommé professeur à celle de Sarreguemines (Moselle) en 1937, et adhéra au Syndicat du personnel de l’enseignement technique. Il commença son service militaire à Verdun (Meuse) en octobre 1938, puis suivit les cours de l’école des officiers de réserve à Metz, avant de devenir sous-lieutenant à l’école d’artillerie de Poitiers (Vienne). Resté militaire au début de la guerre (à Sathonay dans le Rhône, à Charny, en Belgique, aux Pays-Bas), il fut fait prisonnier le 4 juin 1940. Envoyé à l’Oflag IVD, évadé, il fut repris, incarcéré à la forteresse de Koldetz, et libéré par les troupes soviétiques le 30 avril 1945. De retour en France, il fut démobilisé en juillet 1945.
Professeur de mathématiques à l’École nationale professionnelle de Metz (Moselle), Cercelet, militant du Syndicat national de l’enseignement technique, était du 27 février 1946 à septembre 1947 le secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’Education nationale, dernier secrétaire de la FEN (FGE-CGT) avant le passage à l’autonomie. Il assura sa succession par l’élection en octobre 1947 d’Étienne Camy-Peyret.
En juillet 1947, il fut nommé inspecteur départemental de l’enseignement technique à Colmar (Haut-Rhin). En 1950, il fut nommé inspecteur principal de l’enseignement technique dans l’académie de Bordeaux (Gironde). Il créa et dirigea le centre associé au conservatoire des Arts et Métiers pour le Sud-Ouest.
René Cercelet adhéra au Parti communiste français en 1947 à Metz et devint peu après membre du comité de la fédération communiste de la Gironde. Membre du comité de la section de Pessac où il habitait, il était membre du bureau fédéral au début des années 1950 et il le demeura jusqu’à son départ. Il fut candidat aux élections municipales de Pessac en 1953.
Cercelet militait aussi dans le Mouvement de la paix dont il était le secrétaire départemental au début des années 1950. Il fut intégré dans le conseil national du mouvement en 1959. Il participa dans ce cadre à un congrès mondial en Pologne.
Il s’était marié religieusement à l’église en juillet 1938 à Jarny (Meurthe-et-Moselle) avec Renée Doudoux, professeur de mathématiques. Le couple eut trois enfants. Née le 31 mai 1913 à Saint-Genis-Laval (Rhône), fille d’un ingénieur, syndiquée, Renée Cercelet milita à l’Union des femmes françaises en Gironde. Seules leurs deux aînées furent baptisées. Ancienne élève de l’École normale d’institutrices de Lyon, titulaire de certificat d’aptitude au professorat des écoles normales et des écoles primaires supérieures, elle devint professeur à l’École normale nationale d’apprentissage de Paris en 1965. Elle mourut à Sceaux le 29 juin 2014.
Muté dans la Seine en octobre 1960, toujours membre du SNET, il fut nommé inspecteur principal de l’enseignement technique pour la promotion sociale, puis, à partir de 1963, chargé de mission auprès des directeurs de la pédagogie, appelé à de nombreuses missions internationales. À partir de 1967, il participa aussi à l’Institut national de la formation des adultes et, l’année suivante, fut détaché à la direction du Centre national de télé-enseignement. En 1973, détaché au ministère des Affaires étrangères, il était chargé de mission à la direction générale des relations culturelle, scientifique et technique jusqu’à sa retraite en janvier 1979, comme faisant fonction d’inspecteur général de l’Éducation nationale.
Toujours syndiqué, René Cercelet cessa toute activité politique à partir de 1961, se contentant de voter pour le Parti communiste. Il habitait Sceaux à partir de 1964 et fut enterré civilement.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Le Travailleur de l’Enseignement technique. — Renseignements fournis par l’épouse de l’intéressé et par Paul Berger.