Par Daniel Grason
Né le 18 octobre 1909 à Budapest (Hongrie), disparu en déportation ; résistant de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI) ; déporté à Buchenwald (Allemagne).
Fils d’Eugène et d’Irène, Georges Friedman vivait 55 rue Brancion à Paris (XVe arr.). Le 26 octobre 1943 des inspecteurs de la BS2 interpellaient Joseph Dawidowicz dit Albert, commissaire politique des FTP-MOI parisien depuis mai 1943. Dans l’un de ses domiciles clandestins, ils saisissaient notamment des listes d’effectifs et un état numérique dactylographié des détachements FTP-MOI. Dawidowicz entraîna dans sa chute l’arrestation de combattants FTP-MOI et de militants de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI).
Au cours de filatures des inspecteurs de la BS2 notèrent à trois reprises que Georges Friedman rencontrait Joseph Boczor : le 30 septembre 1943 à 10 heures 35 à l’angle du boulevard Voltaire et de la rue du Chemin-Vert (XIe arr.), le 22 novembre à 9 heures 05 rue des Petits-Champs et le même jour à 11 heures rue du Docteur-Laurent (XIIIe arr.).
Georges Friedman fut arrêté le 20 novembre 1943 vers huit heures alors qu’il se présentait au domicile de Joseph Boczor l’un des responsables des FTP-MOI. Emmené dans les locaux des Brigades spéciales, fouillé, les policiers saisissaient une carte d’identité française au nom de « Raez », une lettre adressée à Boczov signée François, un carnet de poche annoté, plusieurs cartes au nom de « Raez » dont une de la bibliothèque Sainte-Geneviève, un carnet et un cahier avec des notes rédigées dans une langue étrangère, enfin une clef sur laquelle Georges Friedman ne donna aucune explication.
Son domicile fut perquisitionné, étaient découverts : douze tubes d’encre, un paquet de papier blanc, un engagement de location au nom de « Raez » ainsi que deux quittances de loyer dont la dernière portait la date du 15 janvier 1943. Georges Friedman était inconnu du Service des étrangers ainsi qu’aux archives de la Police judiciaire. Il a été déporté le 22 janvier 1944 au départ de Compiègne à destination de Buchenwald (Allemagne), 2005 hommes étaient dans ce convoi, les destinées de certains resta inconnue. Ce fut le cas de Georges Friedman matricule 42470.
Madame Cathy Adorian fille de Ferenz Wolf qui vit aux États-Unis nous a informé que Georges Friedmann s’appelait en réalité Georges Adorian. Il changea de nom nous écrit-elle : « pour des raisons de sécurité ; de la même manière que Ferenz Wolf prit le nom de Joseph Boczor ».
Par Daniel Grason
SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2. – PCF carton 15 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste du 29 novembre 1943. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Précisions communiquées par Mme Cathy Adorian, fille de Georges Adorian.