CERNY Yvonne [née LE BORGNE Jeanne, Joséphine]

Par Jacques Girault

Née le 28 mai 1908 à Morlaix (Finistère), morte le 13 avril 2001 au Bourget (Seine-Saint-Denis) ; professeur ; syndicaliste et communiste de l’Aude ; membre du conseil national de l’Union des femmes françaises (1953-1965).

Fille d’un voyageur de commerce, officier tué en 1914, et d’une institutrice Marie Gauthier, Yvonne Le Borgne habita Morlaix jusqu’en 1914, puis Quimper (Finistère) où elle fut reçue à l’École normale d’institutrices en 1924. Après avoir suivi la classe préparatoire du lycée Fénelon à Paris, elle entra à l’École normale de l’enseignement technique (section EF, 1929-1931) et obtint trois certificats de licence à la Sorbonne. Syndiquée depuis 1931, elle était la secrétaire de la section syndicale de l’école pratique de commerce et d’industrie de filles de Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) où elle enseigna de 1931 à 1935. En 1935-1936, elle devint professeur à l’école pratique de commerce et d’industrie, devenue collège technique de garçons de Narbonne (Aude).


Elle épousa, en juillet 1935 à Quimper, l’instituteur audois Joseph Cerny qu’elle avait rencontré lors d’un voyage d’études de deux semaines en URSS, organisé par le Syndicat national des instituteurs en août-septembre 1934.


Hostile aux accords de Munich en 1938, elle approuva l’attitude de l’URSS en 1939 lors du Pacte germano-soviétique. Aussi fut-elle déplacée d’office en octobre 1940 à Firminy (Loire) et son domicile fut perquisitionné à deux reprises alors que son mari était en captivité en Allemagne. À la suite d’un accouchement difficile, elle séjourna en maison de santé en 1941 et dut observer une convalescence jusqu’en 1944.


Yvonne Cerny adhéra au Parti communiste français en octobre 1945. À partir de 1946, membre du bureau de sa cellule, elle fit partie du comité, puis du bureau de la section communiste de Narbonne et participa à la commission de l’éducation et des jeunes. En 1962, elle entra au secrétariat de la section.


Trésorière de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale, membre du Secours populaire, Yvonne Cerny, dont le mari était devenu député, participa aux actions en faveur de la Grèce et de l’Espagne en 1947. Présidente du groupe de l’UFF de Narbonne, elle faisait partie du bureau départemental et du comité national de l’organisation. Elle devint la secrétaire départementale de l’UFF en 1957. Sa mère, remariée, épouse Adam, mère d’une autre fille, après avoir présidé le groupe des Jeunes filles de France, résistante, retraitée, animait l’UFF à Quimper.

Yvonne Cerny devint membre du comité de la fédération communiste de l’Aude en 1953 et y demeura jusqu’en 1972. Elle présida notamment la conférence fédérale à Carcassonne en 1966. Trésorière du comité du Mouvement de la paix à partir de 1964, elle devint, en 1969, membre du bureau départemental de France-URSS.
De 1964 à sa retraite en 1966, elle participa au bureau départemental du Syndicat national de l’enseignement technique.


Yvonne Cerny fut candidate aux élections législatives en troisième position sur la liste communiste en 1951 et en 1956. Après avoir été candidate en 1958 dans la deuxième circonscription de Narbonne, elle le fut à nouveau en 1962 et obtint 8 862 voix sur 61 669 inscrits. Elle se désista pour le candidat socialiste SFIO. Elle refusa d’être candidate en 1967 comme elle avait refusé l’année précédente de représenter le PCF aux élections cantonales en raison de l’état de santé de son mari. Elle figura sur la liste communiste pour les élections du Conseil de la République en 1955 et en troisième position aux élections municipales de Narbonne en mars 1971 sur la "Liste pour une gestion sociale, démocratique et moderne".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19168, notice CERNY Yvonne [née LE BORGNE Jeanne, Joséphine] par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 15 mars 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Comité national du PCF. — Renseignements fournis par le fils de l’intéressée.

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