CÊTRE Jean, Alfred

Par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin

Né le 20 juin 1912 à Spoy (Côte-d’Or), mort le 17 janvier 1980 à Dijon (Côte-d’Or) ; conducteur électricien ; résistant ; déporté à Buchenwald (Allemagne) ; membre du bureau fédéral de la Fédération CGT des Cheminots (1965-1976) ; secrétaire général de l’Union fédérale des retraités (1965-1973) ; syndicaliste et militant communiste de Côte-d’Or ; élu municipal ; président départemental des foyers ruraux.

Fils de Clément Paul, cultivateur, puis employé à la Cie. du PLM, et de Julie, Berthe Servant, sans profession, Jean Cêtre entra au PLM où il exerçait la profession d’ajusteur, puis de chauffeur. Marié à Dijon une première fois le 27 octobre 1934 avec Lucienne, Germaine, Amélie Dupuis, bonnetière, il se remaria à Garges-lès-gonesse (Val d’Oise) le 28 février 1973 avec Paulette, Renée Villatte. Il militait à la Fédération CGT réunifiée et adhéra au Parti communiste en 1935. Dès l’automne 1940, il participa à la reconstitution du Parti communiste et à son organisation. Il prit très tôt une part active dans la Résistance. Sa première activité fut celle de passeur dans la locomotive dont Raymond Bougeot était le mécanicien et lui, le chauffeur. Il aida nombre d’évadés et de clandestins à gagner la zone sud. En juillet 1941, avec son frère Maurice Cêtre et 58 hommes et femmes, il fut arrêté et interné sur ordre du préfet à la prison Beaune (Côte-d’Or) pour « activités communistes ». Libéré en octobre 1941, il s’engagea au sein du Front National. En 1942, avec d’autres cheminots de Dijon, il participa à Ambérieu (Ain) à un groupe de FTP qui réalisa de nombreux sabotages. Arrêté en janvier 1943 avec son frère Maurice, il fut interné au camp de Saint Sulpice-la-Pointe (Tarn), puis déporté au KL de Buchenwald (Allemagne) en juillet 1943. Le camp fut libéré par les troupes américaines le 11 avril 1945. Il en revint avec des brûlures et des séquelles durables au niveau du visage et de l’appareil respiratoire.
À son retour en 1945, Jean Cêtre devint mécanicien de route, puis conducteur électricien au dépôt de Dijon (Côte-d’Or). Il eut des responsabilités départementales au Parti communiste dès 1952 comme membre du bureau fédéral de la Côte-d’Or puis du comité fédéral de 1953 à 1956. Mais c’est au combat syndical que Jean Cêtre consacra son énergie et à la CGT cheminots qu’il exerça les fonctions les plus élevées. Après avoir été responsable du secteur de Dijon, il fut élu en 1953 secrétaire de l’Union Sud-Est. La même année, il accéda au secrétariat de la Section technique nationale des agents de conduite. De plus, il siégeait au comité mixte de la direction MT depuis 1957. Jean Cêtre entra au bureau fédéral au congrès de septembre 1958 et y assura le suivi de l’activité parmi les agents de conduite. À son départ à la retraite en 1962, il devint collaborateur sans affectation particulière avant de prendre des responsabilités à l’Union fédérale des retraités, dont il fut secrétaire général, en remplacement de Raymond Tournemaine*, de 1968 à 1973. Quelques mois avant de prendre des responsabilités parmi les retraités, Jean Cêtre avait suivi l’activité fédérale parmi les jeunes. Militant internationaliste, il était entré clandestinement en Espagne à l’époque de Franco pour nouer des contacts et apporter de l’aide à des militants ouvriers espagnols eux aussi clandestins.
À la retraite, il s’installa avec son épouse Paulette, rue du Sachot à Saulon-la-Chapelle (Côte-d’Or). En raison de son expérience militante, aux congrès de mars 1975 et juin 1977, il fut sollicité pour participer à la commission exécutive et au bureau de l’Union départementale CGT de Côte-d’Or où il exerça diverses responsabilités, dont celle de l’activité en direction des retraités du département, mais aussi le suivi de l’Union locale de Seurre, de Genlis et de Saint-Jean-de-Losne qu’il contribua à mettre à place. Il s’engagea également dans la vie de sa cité. En 1977, il fut élu président du Foyer rural de Saulon et président départemental des foyers ruraux. Il créa le premier club des aînés, où il fut le président jusqu’à son décès. La même année, il conduit une liste républicaine aux élections municipales avec ses camarades communistes et des cheminots des cités SNCF de la commune. La liste obtint 6 sièges sur 13 et il brigua le poste de maire. Il ne fut pas élu à ce poste, mais il s’inscrivit dans une opposition constructive, qui permit la réalisation de nombreux projets, dont un plan d’eau qui porta son nom après son décès. Une stèle à Saulon-La-Chapelle, rappelle son action. Il fut membre du bureau de la section départementale de Côte-d’Or de la FNDIRP.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19185, notice CÊTRE Jean, Alfred par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 janvier 2020.

Par Jean-Pierre Bonnet, Jean Belin

SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — La Tribune des cheminots. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Comités fédéraux du PCF. — Notes de Georges Ribeill. — Arch. Départementales de la Côte-d’Or, état civil. — Arch. IHS CGT 21, fonds de l’UD et du syndicat des cheminots. — Résistance en Côte-d’Or, Gilles Hennequin, tome 1, édition de 1987. — Les communistes dans la Résistance en Côte-d’Or, additif à l’édition de 1996. — AD 21, fiches des résistants communistes suivis par la police de Marsac en 1941, côte 40M309.

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