COUREUR René, Camille

Par Daniel Grason

Né le 18 juin 1925 à Paris (Ve arr.), mort le 7 septembre 2022 ; mécanicien-outilleur ; militant des Jeunesses communistes et de la Main d’Œuvre Immigrée ; déporté à Buchenwald (Allemagne).

Fils d’Elise Coureur, brunisseuse, René Coureur vivait avec sa mère au 55 rue Popincourt à Paris (XIe arr.), il milita aux Jeunesses communistes de France où il rencontra André Terreau, Marcel Rajman, Ladislas Fulop… membres de l’organisation. Il exerçait le métier de mécanicien-outilleur à la Maison Fournié au 5, cité Aubry dans le XXe arrondissement.
Au cours d’une filature des inspecteurs des Renseignements généraux, René Coureur était vu en compagnie d’André Terreau surnommé par eux « Blondinet » le 14 août 1943 vers 14 heures 30, place de Verdun à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne). Sa fiche signalétique indiquait : « 1,72 m, 21 ans, blond, cheveux coupés très courts sur la nuque, peignés en arrière assez flous, lèvres épaisses, nez légèrement retroussé, chemise col Danton, complet gris, veste sport, souliers marrons ».
Le 26 octobre 1943 des inspecteurs de la BS2 interpellaient Joseph Dawidowicz dit Albert, commissaire politique des FTP-MOI parisien depuis mai 1943. Dans l’un de ses domiciles clandestins, ils saisissaient notamment des listes d’effectifs et un état numérique dactylographié des détachements FTP-MOI. Dawidowicz entraîna dans sa chute l’arrestation de combattants FTP-MOI et de militants de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI).
Trois inspecteurs de la BS2 arrêtèrent René Coureur le 19 novembre 1943 vers 20 heures à son domicile. Fouillé, il était en possession d’une enveloppe cachetée, ouverte par l’un des policiers, elle contenait de mille quatre cents cinquante francs. Interrogé sur la provenance de cet argent, il déclara qu’un prénommé Pierre lui avait remis l’enveloppe lors d’une rencontre le vendredi X à la piscine Ledru-Rollin. Etait aussi saisie, une liste portant le numéro 3 des Comités Parisiens d’Aides aux Réfractaires et portant l’indication « semaine du 8 au 14 novembre [1943], un carnet où sur plusieurs feuillets figuraient des dates et un faux certificat de travail établi à son nom. La perquisition domiciliaire ne donna aucun résultat.
Emmené dans les locaux des Brigades spéciales à la préfecture de police, les inspecteurs lui demandèrent la nature de ses relations avec André Terreau. Il expliqua qu’il avait fait sa connaissance à la Société de natation et de sauvetage dont le siège était au 77 boulevard de Strasbourg (Xe arr.). René Coureur affirma qu’il ignorait que l’enveloppe contenait cette somme d’argent. Quant au tract et aux autres papiers, il les accepta pour s’informer. Frappé, il tint bon, déclara que « Pierre » ne lui avait pas demandé d’adhérer à une organisation, et affirma « Je n’ai jamais été membre d’aucune organisation politique ». Quant aux adresses sur son carnet, il affirma qu’elles concernaient des relations personnelles, il en était ainsi assura- t-il des chiffres portés sur un morceau de papier relatif au jour et l’heure d’un rendez-vous avec son amie.
Incarcéré, René Coureur était le 22 janvier 1944 dans le convoi de 2005 hommes qui partit de Compiègne à destination de Buchenwald où les détenus arrivèrent le 24 janvier. René Coureur fut affecté au Kommando de travail à Weimar, puis revint au camp de Buchenwald. La libération du camp eut lieu le 11 avril 1945, les détenus organisés dans un Comité militaire clandestin arrêtaient cent vingt-cinq SS et prenaient possession du camp. L’après-midi l’armée américaine conduite par le général Patton était à Buchenwald. René Coureur matricule 42951, était parmi les neuf cent quatre-vingt-dix survivants du convoi (49,4%). Il en fut de même de cinq autres militants de la MOI : Arnold Leider, Georges Donath, Georges Fridman, Maurice Tournin et Jacov Stambul. René Coureur a été homologué comme membre de la Brigade française d’action libératrice de Buchenwald, et Déporté, Interné, Résistant.

René Coureur s’était marié le 26 juillet 1947 au Pré-Saint-Gervais (Seine, Seine-Saint-Denis) avec Jeanne (Jeannine) Paulette Abrassart morte 13 septembre 2018. Le couple avait eu deux enfants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article191902, notice COUREUR René, Camille par Daniel Grason, version mise en ligne le 15 mai 2017, dernière modification le 9 octobre 2022.

Par Daniel Grason

Si vous souhaitez compléter sa biographie vous pouvez préciser que ma mère est décédée le 13 septembre 2018 et que mes parents ont eu deux enfants, ma sœur Christine et moi même.
PS : le prénom de ma mère est Jeannine et non Jeanne.

SOURCES : Arch. PPo. GB 137 BS2, PCF carton 15 rapport hebdomadaire du 29 novembre 1943 des Renseignements généraux. – SHD, Vincennes, Bureau Résistance GR 16 P 147305. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Pierre Durand, Les Français à Buchenwald et à Dora, Éd. Sociales, 1977. — État civil. — Note de son fils, Gilles Coureur, octobre 2022.

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 175

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