CHABALIER Gérard, Louis

Par Jacques Girault

Né le 8 novembre 1920 à Nîmes (Gard), mort le 19 mai 2002 aux Plantiers (Gard) ; instituteur puis PEGC ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste, dirigeant des fédérations de l’Aude et du Gard du PCF.

Fils d’un employé de banque, sympathisant communiste, Gérard Chabalier (parfois orthographié par erreur Chaballier), dont le père avait été muté dans l’Aude, entra à l’École normale d’instituteurs de Carcassonne. Instituteur à Canet, il fut affecté dans les Chantiers de jeunesse (1942-1943) à Valescure dans les Cévennes et échappa au Service du travail obligatoire sans pour autant s’engager dans la Résistance. Après la guerre, il redevint instituteur à Canet. Au début des années 1950, instituteur au cours complémentaire de Lézignan (Aude), militant du Syndicat national des instituteurs depuis 1945, il militait aussi à la FEN-CGT à partir de 1948 et faisait partie du bureau départemental de la FEN-CGT, responsable de la diffusion de L’École et la Nation. Il avait suivi les cours de l’école centrale d’un mois de la CGT en 1949. Il fut membre du conseil syndical de la section départementale du SNI de 1958 à 1962.

Il se maria religieusement en août 1942 à Montpezat (Gard) avec la fille d’agriculteurs catholiques. Leurs trois filles reçurent les premiers sacrements catholiques

Secrétaire de la section socialiste SFIO de Canet (Aude) de 1945 à 1947, Gérard Chabalier adhéra au Parti communiste français en mai 1949 et devint secrétaire de la cellule communiste de Canet. Devenu membre du comité de la fédération communiste en 1952, il entra au bureau fédéral en 1953 et y demeura jusqu’en 1962. Il était en même temps secrétaire adjoint, puis secrétaire de la section communiste de Lézignan-Corbières à partir de 1952 et secrétaire, à partir du début des années 1960, du Comité de paix de la commune.

Lors d’une élection complémentaire dans la localité, Chabalier avait conclu un accord pour le second tout avec le candidat socialiste SFIO qui acceptait sept points dont la lutte pour la paix en Algérie. Mais il avait affirmé dans un article de presse ne s’occuper que des affaires locales. De nouvelles discussions avec la section communiste avaient abouti à la rédaction d’une affiche où il se félicitait du désistement communiste sur la « base d’une plate-forme commune sur un programme qui est également le nôtre ». Le comité fédéral s’était divisé et certains estimaient que le désistement ne devait pas se produire d’autant plus que le député socialiste de l’Aude, Georges Guille, faisait partie du gouvernement Guy Mollet. Il fallait donc exiger du candidat socialiste qu’il critique la politique gouvernementale. Les urnes tranchèrent. La moitié des électeurs communistes n’ayant pas reporté leurs voix, le candidat socialiste fut battu. Aussi, le secrétariat du comité central du PCF, le 28 février 1957, estima t-il que Chabalier avait pris une « position fausse ». Lors de la conférence fédérale des 18-19 mai 1957, la section de montée des cadres demanda de ne pas le maintenir au bureau fédéral, ce qui ne fut pas accepté par les délégués. Jean Llante*, qui suivait la fédération, s’était déjà opposé au désistement. Dans son rapport, il expliquait que Chabalier avait « fait l’autocritique de l’élection municipale ». Il estimait qu’il revenait au bureau fédéral d’empêcher le désistement et que, comme il n’était pas intervenu, « la faute opportuniste est collective ». Il concluait par cette phrase : « Chabalier a beaucoup de défauts mais je le crois honnête. Il nous a beaucoup aidé depuis qu’il est à Lézignan où nous avons une vieille équipe de camarades sectaires et opportunistes ». Mais il faisait remarquer qu’il n’avait pas été mis au courant de la décision du secrétariat du PCF. Lors de la conférence fédérale suivante, il fut demandé à Chabalier d’orienter son activité vers le SNI. Par la suite, les aléas de sa vie privée ne facilitèrent pas ses rapports avec les dirigeants communistes.

Gérard Chabalier avait été admis à suivre le stage central pour les instituteurs communistes en septembre 1952, mais ne put le suivre. Il fut en vain candidat à celui du 23 août au 9 septembre 1953. Finalement, il fut accepté pour le stage de septembre 1959. Malade, il déclina la proposition.
Il avait été pressenti pour représenter le PCF aux élections cantonales de 1955 et de 1961, mais finalement un ouvrier agricole lui avait été préféré. Il fut question de le présenter comme suppléant lors de l’élection législative de 1958 à Narbonne, ce qui ne se réalisa pas.

À la rentrée de l’automne 1963, Gérard Chabalier, qui possédait trois certificats de la licence d’espagnol obtenus à la faculté des lettres de Toulouse, fut muté au collège d’enseignement général de Vauvert dans le Gard pour des raisons professionnelles et familiales. Après avoir habité quelques mois avec sa nouvelle compagne à Alès, ils habitèrent Nîmes dans le quartier des Charmilles puis, à partir de 1968, chemin de Combe Sourde, il enseigna au collège Jules Verne jusqu’à sa retraite en 1975.

Il se sépara de son épouse puis divorça en 1968. Il se remaria en octobre 1968 à Nîmes avec Pierrette, Suzanne Uteau, fille d’instituteurs socialistes SFIO. Née en 1935 en Gironde, titulaire du CAPES, elle fut nommée professeure dans l’Aude. Elle était une active membre du PCF. Ils eurent un garçon en 1963 qui ne reçut aucun sacrement.

Gérard Chabalier était, à partir de 1966, secrétaire de cellule, membre du bureau puis secrétaire de la section communiste de Nîmes-Est. Il fut intégré dans le comité de la fédération communiste du Gard à partir de 1966. En 1972, il ne fut pas réélu pour des raisons de santé selon le rapport. Son épouse était alors la responsable départementale du Secours populaire français jusqu’à la fin des années 1970. Par la suite, il retrouva le comité et le bureau fédéral. Responsable du comité de diffusion de l’Humanité de Nîmes, il participait aux activités de la section communiste de Villeneuve-lès-Avignon. En outre, il présidait le comité de quartier de La Gazelle dans les années 1980. Il en demeura le président d’honneur.

Son épouse, devenue agrégée de lettres classiques au début des années 1980, fut affectée, pour raisons de santé, au Centre national de d’enseignement à distance. Ils se retirèrent en Lozère où ils louaient à l’année depuis 1965 une maison à Pin Moriès dans la commune de Marvejols, pour passer leurs vacances scolaires. Désormais, il partagea son temps entre Nîmes et la Lozère, participant aux activités communistes dans la préfecture du Gard, notamment lors des élections municipales de 1995 qui virent la victoire de la liste conduite par le communiste Alain Clary.

Gérard Chabalier fut enterré civilement au cimetière de Parignargues (Gard) d’où sa famille était originaire. Le secrétaire de fédération communiste lui rendit hommage.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19192, notice CHABALIER Gérard, Louis par Jacques Girault, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 14 août 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Presse syndicale. — Renseignements fournis par sa famille et par Jean Chaulet.

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