Né le 10 février 1916 à Paris, fusillé sommaire le 23 juin 1944 à Loyat (Morbihan) ; résistant.
Résistant, Charles Lehmann était semble-t-il réfugié avec sa femme à Ploërmel. Celle-ci, née Rosalie Rolland, née le 29 février 1920 à Ploërmel, ménagère, demeurait à Boyac en Ploërmel.
Selon un rapport de la 13e Brigade régional de Police judiciaire de Rennes du 21 avril 1949, « Le 22 juin 1944 dans la soirée, deux patriotes en embuscade sur le bord de la Route national n° 166 à l’entrée du village de Trécaret en Loyat, attaquent un convoi allemand. Au cours de la bagarre, l’un des patriotes, Cholet (sic) Claude Claude Chollet est blessé et fait prisonnier. Interrogé, puis torturé par les allemands, il donne le nom de son camarade Lhemann Charles. Le lendemain 23 juin les allemands effectuent des recherches afin de découvrir ce dernier qui est arrêté sur le route de Néant à Campeneac près du lieu dit " du Boissy ". Comme il était en compagnie desa femme, tous deux sont arrêtés puis ramenés à leur domicile " aux Corvées " en Néant. Là, en présence de sa femme, Lhemann est interrogé et torturé par les allemands ; confronté avec Cholet, il déclare ne pas le connaître, mais ce dernier,confirme ce qu’il a déjà dit, à savoir qu’il était hébergé depuis trois semaines chez les époux Lhemann. Devant le fait accompli Lhemann est obligé de reconnaitre les faits.
Le même jour vers 19 h 30, après avoir mis à sac la maison des Lhemann, les allemands partent en direction (’illisible) emmenant avec eux Lehmann ainsi que Choley Claude. Ce dernier est placé sur la charette d’un paysan (...) car il ne peut marcher ayant une cuisse fracturée, et les deux hommes sont conduits à l’endroit où la veille ils avaient attaqué le convoi allemands. Là, le lieutenant, commandant le détachement après avoir rassemblé la population des villages voisins, fait un discours [en français, les accusant d’être des terroristes], puis il fait exécuter les deux patriotes.
Non satisfait de ces crimes, l’officier (Eicheberger) fait pendre les deux cadavres à un pylône électrique où ils y restent pendant 24 heures. Pour cela, il oblige les paysans à fournir les cordes nécessaires à cette opération et ces derniers sont obligés de les aider pour cette pendaison ».
Les corps pendus partaient un pancarte " Terroriste ".
L’épouse de Lehmann ne connaissait par l’identité de l’autre fusillé mais donna ensuite à la gendarmerie son prénom, Claude, et sa description.
SOURCE : Arch. Dép. Ille-et-Vilaine (notes de Khristian Hamon).