GOMEZ Ramon, Santiago

Le père de Ramon Gomez, Calvo Santiago Gomez fut apprenti dans le bâtiment en Espagne puis, réfugié en France après la guerre civile, il devint tôlier chaudronnier en France. Il était membre du Parti communiste espagnol et commissaire politique pendant la guerre d’Espagne. Sa mère, Eliane née Bontemps fut ouvrière puis femme de ménage. Ramon Gomez fréquenta l’école élémentaire de Boulogne (Seine, Hauts-de-Seine) puis le collège d’enseignement général de la ville. Il obtint le CEP et le BEPC en 1966 puis un baccalauréat technique dans le lycée de Puteaux (Hauts-de-Seine). Après son bac, il fut embauché directement à l’usine Renault de Billancourt, le 23 septembre 1970. Après quelques stages ouvriers dans l’usine, il ne souhaita pas travailler à l’atelier et fut embauché comme agent de méthodes au service de la planification. Il fut employé dans ce service jusqu’en 1996. Il fut muté au Centre technique de Rueil où, à partir de l’année 2000, il travailla sur le « contrôle gestion des projets ». En 2003 il fut muté à Lardy (Essonne) dans la même fonction comme agent technique principal jusqu’à son départ en retraite en 2014.

Dans l’ambiance de l’usine et de l’époque, après l’assassinat de l’ouvrier Pierre Overney par un gardien de l’usine, Ramon Gomez prit contact en 1972 avec un de ses collègues, Pierre Louis, déjà militant, qui lui permit d’intégrer le groupe « Taupe rouge » de l’usine, dirigé par la Ligue communiste. Ramon Gomez adhéra en 1976 à l’organisation, devenue Ligue communiste révolutionnaire (LCR). Il en fut militant jusqu’à la fermeture de l’usine en 1996. Très déçu par l’échec politique et syndical que représentait pour lui la fin de Billancourt, il se démit alors de l’ensemble de ses appartenances syndicales et politiques. Il continua à militer dans le cadre de la défense des travailleurs immigrés. Il avait été dès 1975 un militant de l’Association de soutien aux travailleurs Immigrés(ASTI) à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine). Il fut élu au Bureau national de la FASTI (Fédération des associations de soutien aux travailleurs immigrés) en 1982, pour s’occuper de la commission jeune. Il se maintint à ce niveau jusqu’en 2000. Il fut le directeur de publication du journal de la FASTI Expression Immigrés Français, à partir de 1985. En 1999-2000, il s’opposa aux pratiques de la fédération, qu’il jugeait « bureaucratiques » et rendit alors sa carte.

Sur le plan syndical, Ramon Gomez adhéra en 1972 au Syndicat Renault des travailleurs de l’Automobile (SRTA), où il milita jusqu’en 1996. Il fut élu délégué du personnel CFDT au deuxième collège (1974-1996) et membre du conseil syndical dans le même temps.

Sur le plan personnel Ramon Gomez se maria en 2001 et le couple avait eu une fille en 1999.

En 2012, il avait créé un Comité de soutien associatif, syndical et politique très large pour défendre en justice un jeune immigré agressé par un groupe raciste en Dordogne. Ce travail continuait en 2014.

Revenant sur son parcours en 2014, il gardait une sympathie pour le courant révolutionnaire en général. Il était déçu de ne pas avoir vu l’aboutissement des espoirs mis dans la révolution en France. Il se félicitait toutefois des rapports humains qu’avait permis le militantisme et se réclamait d’un internationalisme qu’il attribuait au courant trotskiste.