GUÉRIN Claudine

Par Daniel Grason

Née le 1er mai 1925 à Gruchet-la-Valasse arrondissement du Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime), morte le 25 avril 1943 à Auschwitz (Pologne) ; militante communiste.

Fille d’un couple d’instituteurs communistes, Claudine Guérin après l’école primaire, fit des études à Trouville et à Rouen où elle obtint la première partie du baccalauréat. Elle assura des liaisons entre des militants clandestins et transporta des journaux interdits La Vérité et L’Avenir normand. Sa mère Lucie, militante communiste, responsable du Secours Populaire de France fut condamnée à huit ans de travaux forcés pour infraction au décret-loi du 26 septembre 1939 qui interdisait l’activité du Parti communiste.
En octobre 1941 Claudine Guérin entra au lycée Victor-Duruy au 33 boulevard des Invalides à Paris (VIIe arr.). De Paris elle assura des liaisons avec des militants résistants de la Seine-Inférieure. Le commissaire Fernand David de la BS1 dirigea et impulsa l’enquête contre les militants communistes. Le 17 février 1942 des inspecteurs de la BS1 interpellaient Marie-Louise Jourdan, lors de la perquisition domiciliaire ils saisissaient notamment une lettre de Claudine Guérin destinée à André Pican. Lors de la confrontation entre les deux femmes dans les locaux des Brigades spéciales, Claudine Guérin nia connaître André Pican, Marie-Louise Jourdan pleine de candeur insista : « Mais voyons, Claudine, tu connais bien André Pican ».
Claudine Guérin tomba malade pendant la garde à vue, oreillons, hospitalisée à Claude-Bernard, guérie, elle fut emprisonnée à la Santé, mise au secret pendant six mois. La solidarité des prisonnières s’exprima le 1er mai jour de son dix-septième anniversaire où elles chantèrent en son honneur. Le 24 août 1942 boursouflée par l’œdème provoqué par la sous-alimentation, elle était transférée au fort de Romainville.
Le 24 février 1943, Claudine Guérin était dans le convoi qui partit de Compiègne, 230 femmes prirent la destination d’Auschwitz (Pologne), et 1557 hommes celle de Sachsenhausen (Allemagne). Quarante-neuf femmes rentrèrent d’Auschwitz (21%), Claudine Guérin matricule 31664 y mourut du typhus le 25 avril 1943. Elle fut homologuée au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF). Quant au commissaire Fernand David, il fut condamné à mort et exécuté.
Le nom de Claudine Guérin a été gravé sur les Monuments aux Morts de Rouen et de Gruchet-le-Valasse, sur une stèle dédiée aux déportés morts pour la France en camp de concentration et sur la plaque posée dans le hall d’honneur du lycée Barbey d’Aurevilly (ancien lycée Jeanne d’Arc) aux côtés d’autres déportés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192049, notice GUÉRIN Claudine par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 mai 2017, dernière modification le 6 mai 2017.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 129 BS1 (rapport de synthèse), 77W 942. – Bureau Résistance GR 16 P 274785. – Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Éd. de Minuit, 1995. – Jean-Marc Berlière avec Laurent Chabrun, Les policiers français sous l’Occupation, Éd. Perrin, 2001. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. – Site internet GenWeb.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable