STRAUSEISEN Raymond, Jean, Michel.

Par Jacques Girault

Né le 2 novembre 1916 à Draguignan (Var), mort le 9 novembre 1980 à La Londe (Var) ; ouvrier ; militant communiste ; résistant à La Londe.

Fils d’un agent de police d’origine alsacienne, Raymond Strauseisen commença un apprentissage de tourneur à l’usine Schneider de La Londe en 1934. Devenu ouvrier ajusteur, il effectua son service militaire dans les Chasseurs alpins à Jausiers (Basses-Alpes). Responsable des Jeunesses communistes, puis membre du Parti communiste à la fin des années 1930, il fut l’organisateur de la grève qui a éclaté en juillet 1937 et a duré plusieurs semaines, ce qui entraina son licenciement de chez Schneider. Mobilisé au début de la guerre, il fut congédié de l’usine devenue nationalisée le 24 avril 1942. Il se maria dans la commune en mars 1940. Il travaillait alors à l’arsenal de Toulon. Il en fut congédié le 25 avril 1943 à cause de ses idées communistes d’après la police. Signalé par le maire de La Londe le 23 janvier 1943 pour entretenir des relations étroites avec les troupes d’occupation italienne, il fut l’objet d’une proposition d’internement par le préfet du Var, le 8 juin 1943. Le préfet rappelait ses antécédents et ajoutait qu’il continuait la propagande et était suspecté par « partie saine de la population ». En justifiant son arrêté d’internement à Saint-Sulpice-la-Pointe, le 18 juin, le préfet régional le qualifiait d’ « individu dangereux », susceptible de « prendre la tête d’un mouvement local communiste ». Requis pour le travail en Allemagne, il serait parti le 9 mars 1943. En fait, était-il parti en Allemagne ou était-il passé dans la clandestinité ? L’arrêté d’internement resta sans effet et fut rapporté le 20 juillet 1943. Président du Comité local de Libération, communiste et FFI, Raymond Strauseisen participa à la première réunion du conseil municipal, le 28 août 1944. Les militants communistes écartèrent les socialistes en prétextant qu’ils n’avaient pas démissionné au début de l’Etat français (la municipalité avait été dissoute le 16 février 1941). Ils les remplacèrent à partir du 20 octobre 1944. Candidat sur la liste "d’union patriotique, républicaine et antifasciste", en avril 1945, il ne fut pas élu. Par la suite, il appartint au bureau de la section communiste de La Londe où sa femme militait aussi. Il prit sa retraite en 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192233, notice STRAUSEISEN Raymond, Jean, Michel. par Jacques Girault, version mise en ligne le 12 mai 2017, dernière modification le 9 février 2021.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Dép. Var, 4 M 59 4 4, 18 M 93, Cabinet. — Arch. Dép. Bouches-du-Rhône 5 W 197 (dossier d’internement). — Arch. Com. La Londe. — Notes de Jean-Marie Guillon.

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