GUICHARD Claudius [Claude ?]

Par Laurent Gonon

Né le 25 mai 1826 à La Guillotière, faubourg de Lyon rattaché à la ville en 1852, (département du Rhône), mort le 15 juillet 1895 à Paris, compositeur-typographe, prote dans plusieurs imprimeries importantes de Lyon avant de devenir maître imprimeur breveté (1867) ; gérant de plusieurs journaux républicains ; conseiller municipal de Lyon (1881), puis adjoint au maire ; membre du Conseil général du Rhône dont il devint secrétaire puis vice-président (de 1883 à 1892) ; député « républicain de 1848 » du Rhône de 1890 à 1895.

Fils de Sébastien Guichard, garçon marchand de chevaux, et d’Hélène Desvignes, Claudius Guichard, compositeur-typographe, fut prote dans plusieurs imprimeries importantes de Lyon avant de devenir maître-imprimeur breveté (1867). Il fut en outre gérant de plusieurs journaux républicains.
Le 21 septembre 1851, il fut délégué par ses camarades typographes lyonnais au banquet de la typographie parisienne et prononça à cette occasion, en leur nom, un toast « À la solidarité entre tous les travailleurs ». Rappelant la devise des canuts lyonnais « devenue la devise de tous les travailleurs : « Vivre en travaillant ou mourir en combattant », réaffirmant le sens du combat des travailleurs : « nos vœux se bornent à souhaiter seulement une protection égale pour tous, et, en même temps, une liberté large et féconde : pour nous, la liberté, c’est le droit de vivre ». Il épousa les idées républicaines de son père, mort des suites des blessures reçues au cours de la répression de l’insurrection d’avril 1834 des ouvriers lyonnais pour la défense du droit d’association. En février 1848, il afficha ses opinions républicaines et s’opposa naturellement au coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis-Napoléon Bonaparte. Alors qu’il était déjà conseiller municipal de la Guillotière, il fut arrêté, incarcéré et se vit condamné à la transportation en Algérie, peine commuée en internement avec interdiction de séjour à Lyon et dans les départements voisins. Gracié en 1853 et après l’amnistie de 1859, il reprit son métier et devint maître-imprimeur breveté en 1867.
La Troisième république instaurée, il assuma conjointement à son métier la gestion de plusieurs journaux républicains. Élu au Conseil municipal de Lyon en 1881, il se vit confier un poste d’adjoint par Antoine Gailleton, maire de Lyon. Claudius Guichard siégea également au Conseil général du Rhône dont il devint secrétaire puis vice-président (de 1883 à 1892). Il assuma, par ailleurs, les charges d’administrateur des Hospices civils de Lyon. Claudius Guichard fut élu député pour la première fois le 30 mars 1890, dans la 3e circonscription de Lyon, lors d’une élection partielle, en remplacement de M. Edouard Thiers, décédé, siégeant dans le groupe de la Gauche radicale. Se présentant sous la bannière du Comité de concentration républicaine du IIIe arrondissement, il obtint au deuxième tour de scrutin 2.626 voix sur 4.076 votants contre 1.236 voix à son concurrent le plus direct, M. Bedin, qui se présentait sous l’étiquette socialiste. Son programme prônait notamment la stabilité ministérielle, la décentralisation, une réforme de l’impôt, la séparation de l’Église et de l’État, l’aide aux invalides de l’industrie et la retraite aux « soldats de l’armée du travail ». Il fut réélu en 1893.
À sa mort, le 15 juillet 1895 dans la capitale, son testament prévoyait de donner une partie de sa fortune à sa Ville. En 1935, la ville donna son nom à une place du 3e arrondissement sur laquelle le Conseil avait commencé à édifier dès 1931 la Bourse du travail.
Il avait épousé Charlotte Aubert.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article192246, notice GUICHARD Claudius [Claude ?] par Laurent Gonon, version mise en ligne le 13 mai 2017, dernière modification le 13 mai 2017.

Par Laurent Gonon

SOURCES : Jean Jolly, Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 ; - Dictionnaire historique de Lyon, Editions Stéphane Bachès, Lyon, 2009 ; - Les carnets de Joseph Mairet, ouvrier typographe, Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication, Paris 1995 ; - Etat civil, Arch. Mun. Lyon, 2E1362, vue 29, et Arch. Paris V4E 8630, vue 23 ; - Pouruivis à la suite du coup d’État de décembre 1851, Centre Georges-Chevrier [en ligne].

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